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Des personnes nettoient les débris des bâtiments endommagés à la suite d'un tremblement de terre survenu le 28 mars à Naypydaw, au Myanmar, le 7 avril 2025. © 2025 AP Photo

Lorsqu'une catastrophe naturelle dévastatrice frappe un pays, vous pourriez penser que les dirigeants de ce pays feraient tout leur possible pour aider les survivants.

Cependant, dans le cas de la junte au pouvoir au Myanmar, vous auriez tort.

Le 28 mars, un violent séisme a secoué ce pays d'Asie du Sud-Est. Selon les médias, le bilan s'élève à plus de 5 000 morts, mais certaines estimations font état d'un chiffre deux fois plus élevé. Les Nations unies affirment que deux millions de personnes touchées par le séisme ont besoin d'aide humanitaire.

Mais au lieu d’aider les survivants, la junte empêche l'accès aux services vitaux pour bon nombre d'entre eux, en particulier ceux qui se trouvent dans les zones contrôlées par l'opposition et pendant les opérations militaires.

Malheureusement, cela n'a rien de nouveau depuis que la junte a pris le pouvoir au Myanmar. Depuis le coup d'État militaire de 2021, l'armée s’emploie sans relâche à saper le système de santé dans les zones contrôlées par l’opposition.

Avant le tremblement de terre, le blocage de l'aide humanitaire et le manque d'accès aux soins médicaux avaient déjà exacerbé la malnutrition et perturbé les programmes de vaccination des enfants. On constate également une augmentation des maladies transmissibles telles que la tuberculose et le choléra.

La junte militaire mène depuis des années des attaques illégales contre les établissements de santé et le personnel soignant, aggravant davantage la situation. Depuis le coup d'État, l'armée et les forces qui lui sont associées ont frappé plus de 250 établissements de santé et tué de nombreux personnels soignants.

La junte a également arrêté et poursuivi en justice des centaines d’entre eux affiliés au mouvement opposé au coup d'État et fermé des hôpitaux privés qui les emploient. Une grande partie du personnel médical a fui le pays pour échapper aux arrestations.

L'ampleur de la crise sanitaire au Myanmar est alarmante. Vous vous rappelez des deux millions de personnes qui ont besoin d'aide aujourd'hui suite au tremblement de terre du mois dernier ? Elles ne représentent qu'un dixième du défi à relever. Avant le séisme, environ 20 millions de personnes avaient déjà besoin d'aide.

Autrement dit, bien avant la catastrophe naturelle qui a frappé le mois dernier, le Myanmar était déjà durement touché par une catastrophe non naturelle provoquée par la junte militaire.

La réponse internationale au tremblement de terre a été insuffisante. L'aide étrangère a considérablement diminué. Seulement 7,5 % de l'appel à l'aide humanitaire lancé par l'ONU a été financé.

Cette forte baisse est en partie due à la suppression brutale de l'aide étrangère par le gouvernement américain. Les États-Unis fournissaient 30 % de l'aide humanitaire en 2024, contre 3 % après les coupes budgétaires. Les trois employés de l'USAID envoyés au Myanmar pour évaluer les conséquences du tremblement de terre ont été licenciés quelques jours après leur arrivée.

Les autres gouvernements qui prennent le relais – en fournissant aide et soutien – ont besoin de comprendre le contexte général décrit ci-dessus. Ils devraient, au minimum, exhorter la junte à cesser ses frappes aériennes ainsi que les autres attaques illégales contre les établissements de santé et le personnel soignant.

Ils devraient également insister pour que la junte cesse de bloquer l'aide humanitaire, afin qu'elle puisse parvenir aux millions de personnes qui en ont besoin.

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