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Des migrants portant des masques de protection marchent devant une fresque représentant le drapeau russe à Moscou, le 13 avril 2020.  © 2020 MAXIM SHIPENKOV/EPA-EFE/Shutterstock

Il y a un an, des hommes armés ont attaqué le Crocus City Hall, une salle de concert située en banlieue de Moscou. Ils ont fait au moins 144 morts et plusieurs centaines de blessés.

À la suite de cette terrible attaque, les autorités russes ont arrêté quatre principaux suspects, tous citoyens du Tadjikistan. Au total, 23 autres personnes ont été interpellées, la plupart originaires d'Asie centrale.

Des millions de ressortissants d’Asie centrale vivent en Russie et n’ont, bien entendu, aucun lien avec ce crime. Pourtant, ils en paient tout de même le prix. Ces innocents sont sur le fond blâmés en raison de leur origine ethnique : la loi et une partie de la société se retournent contre eux de manière vicieuse.

L'économie russe repose largement sur la main-d'œuvre migrante. Il y a près de 3,3 millions de travailleurs migrants d'Asie centrale en Russie.

En raison de la xénophobie profondément ancrée dans la société russe, les migrants d'Asie centrale et les autres personnes d'apparence non slave n'ont jamais eu la vie facile. Cependant, l'année dernière a été particulièrement difficile.

Les autorités ont durci la législation applicable aux migrants de manière odieuse. De nouvelles réglementations renforcent les pouvoirs de la police, lui permettant d’expulser des migrants sans passer par une décision de justice. D'autres mesures ont empêché des centaines de migrants qui se trouvaient légalement dans le pays d'accéder à leurs comptes bancaires russes. Il est également devenu beaucoup plus compliqué pour les migrants d'envoyer leurs enfants à l'école en Russie.

Avec l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, les autorités russes ont de plus en plus ciblé les migrants d'Asie centrale pour le recrutement militaire. Les autorités russes ont souvent recours à la détention arbitraire et aux menaces d'expulsion pour les forcer à s'enrôler.

Dans les rues, la situation se dégrade. Les migrants sont victimes de profilage ethnique et d'arrestations arbitraires par la police. Ils sont harcelés non seulement par la police, mais également par d'autres groupes, notamment des groupes ultranationalistes.

De jeunes hommes d'apparence slave ont orchestré des agressions physiques contre des travailleurs d'Asie centrale. Des vidéos, prises par les assaillants et diffusées sur les réseaux sociaux, montrent des passages à tabac et des attaques au gaz poivre, accompagnées d’insultes racistes.

Comme l’a déclaré un migrant originaire du Tadjikistan vivant à Moscou dans un nouveau rapport de Human Rights Watch, « la vie des migrants ici est aujourd'hui faite de peur et d’humiliation constantes, c'est le moins qu'on puisse dire ».

En vertu du droit international relatif aux droits humains, la Russie a évidemment l’obligation de protéger les droits de toute personne présente sur son territoire sans discrimination, y compris en raison de leur origine nationale ou ethnique.

Ces droits comprennent le droit à la vie et à la sécurité, le droit de ne pas être soumis à des traitements inhumains et dégradants et à la détention arbitraire, ainsi que le droit à la liberté de mouvement, à la vie privée, à l'éducation et à l'égalité devant la loi.

Toutefois, les personnes originaires d’Asie centrale en sont privés en Russie.

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