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Un chef de communauté regarde la digue qui s'est récemment effondrée et ne protège plus complètement le village de Walande, dans la province de Malaita, aux Îles Salomon. © 2025 Cyril Eberle for Human Rights Watch

« Nous cherchons encore une fois des terres plus élevées »

C'est par ces mots qu'un membre de la communauté autochtone de Walande, aux Îles Salomon, a résumé son expérience de ces dernières années. La montée du niveau de la mer due au changement climatique les a déjà déplacés une fois. Et ils ne sont toujours pas en sécurité.

Cette communauté d'environ 800 personnes vivait sur une petite île au large de la côte. Elle était parfois frappée par des tempêtes, voire des cyclones, mais les habitants de Walande étaient capables de réparer leurs maisons et de s'adapter sur place.

Les choses ont véritablement changé en 2009, avec de fortes marées dévastatrices, des vagues et des niveaux d'eau jamais vus auparavant. Une nouvelle vidéo poignante de HRW retrace ces destructions : des propriétés détruites, des maisons emportées en quelques années seulement.

Au milieu des années 2010, la communauté s’est relocalisée dans une petite zone continentale offerte à leurs ancêtres. Leur île n'existe tout simplement plus.

C'était une relocalisation organisée par la communauté. Ils n'ont pas reçu beaucoup d'aide du gouvernement des Îles Salomon.

Comme l'a dit un membre de la communauté, « le gouvernement a soutenu la communauté en fournissant dix cartons de clous pour construire une maison. Ouais... »

Bien sûr, lorsque, en dernier recours, les personnes les plus exposées au changement climatique sont contraintes d’organiser une relocalisation comme celle-ci, la communauté doit être au cœur de toutes les décisions. Cela ne signifie pas pour autant qu’on peut l’abandonner.

Le gouvernement des Îles Salomon a l'obligation, en vertu du droit international, de protéger les communautés contre les risques climatiques prévisibles. Il doit aider la population à s'adapter à ces risques dans le respect de leurs droits.

Il faut reconnaître que le gouvernement des Îles Salomon s’est davantage impliqué sur cette question depuis. Il a lancé des directives nationales de relocalisation planifiée en 2022. C'était une étape positive, même si les directives ne peuvent pas encore être mises en œuvre sans plus de détails - des procédures opérationnelles standard - qui sont encore en cours d'élaboration.

Le reste du monde a également un rôle à jouer. En vertu du droit international relatif au climat et aux droits humains, les pays « développés » ont l'obligation de soutenir l'adaptation au changement climatique dans les pays les moins avancés, comme les Îles Salomon. Quelques pays ont commencé à soutenir les mesures d'adaptation menées par les communautés, notamment l'Australie, qui a soutenu la préparation du nouveau site de Walande.

Mais les donateurs internationaux devraient rapidement accroître leur aide financière et technique.

Il existe d'innombrables autres Walande dans le monde. Le besoin de relocalisations planifiées ne fera qu'augmenter.

Les gouvernements sont-ils prêts à réagir ? Et réagiront-ils dans le respect des droits des personnes ?

L'histoire de Walande est loin d'être terminée. L'eau de mer franchit les digues de protection du nouveau site. Les sources de nourriture traditionnelles de la communauté sont menacées : les jardins sont emportés par les eaux et les poissons sont plus difficiles à trouver.

L'avenir de Walande est celui de nombreuses régions du monde.

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