Le Conseil de sécurité des Nations unies a sanctionné deux commandants des Forces de soutien rapide (FSR), l'une des deux principales parties en guerre dans le conflit en cours au Soudan.
Il s'agit d'une nouvelle positive très attendue et indispensable.
La guerre entre les FSR et les forces armées soudanaises (SAF) dévaste le Soudan depuis avril l’année dernière. Bien qu'elle n'ait pas reçu l'attention qu'elle mérite dans les médias internationaux, nous l'avons souvent couverte ici dans le Brief du Jour, en particulier ce qui s'est passé dans la région du Darfour.
Nous avons souligné les atrocités commises par les deux camps et les combattants affiliés, comme la torture et l'exécution sommaire des personnes sous leur détention.
Les FSR et leurs milices alliées ont massacré et terrorisé des communautés entières dans l'ouest du Darfour. Les pillages et les incendies criminels vont de pair avec les meurtres et les viols. Elles ont attaqué des infrastructures civiles essentielles, comme des hôpitaux et des marchés. Elles ont rasé des quartiers entiers.
Ces attaques des FSR n'ont pas été menées au hasard. Elles étaient ciblées sur des critères ethniques et visaient principalement les communautés non arabes, en particulier l'ethnie Massalit.
Les FSR sont en grande partie recrutés parmi les anciens Janjawids, la milice connue pour ses crimes effroyables contre les groupes non arabes, y compris les Massalits, en 2003-2004. Les milices alliées des FSR sont principalement arabes.
En bref, les FSR sont responsables de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de nettoyage ethnique.
Depuis plus d'un an et demi, la communauté internationale a fait bien trop peu pour remédier à la situation au Soudan. Les nouvelles sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies sont une première étape bienvenue.
Le Conseil de sécurité a imposé une interdiction internationale de voyager et un gel des avoirs à deux personnes : Le chef des opérations des FSR, le général de division Osman Mohamed Hamid Mohamed, et le commandant des FSR au Darfour occidental, le général Abdel Rahman Joma'a Barakallah.
Il s'agit d'une bonne nouvelle, mais il est clair qu'elle n'est pas suffisante au regard de l'ampleur du massacre au Soudan. Ce conflit a forcé plus d'un demi-million de personnes à fuir vers le Tchad. Il a déplacé 11 millions de personnes à l'intérieur du Soudan, ce qui constitue la plus grande crise de déplacement interne au monde. Certaines régions du Darfour sont confrontées à la famine.
Il faut espérer que ces nouvelles sanctions de l'ONU ne sont qu'un début et que d'autres responsables de graves crimes seront ajoutés à la liste.
Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait également étendre l'embargo sur les armes au Darfour à l'ensemble du Soudan. Depuis le début du conflit, de nouvelles armes provenant de sociétés enregistrées en Chine, en Iran, en Russie, en Serbie et dans les Émirats arabes unis ont continué d'arriver dans les mains des FSR et des SAF et sont probablement utilisées pour commettre de nouveaux abus.
La communauté internationale a encore beaucoup à faire pour mettre fin au massacre au Soudan.