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Israël est responsable de crimes contre l'humanité à Gaza

Le Brief du Jour du 14 novembre 2024

Des Palestiniens déplacés quittaient le camp de réfugiés d'al-Bureij situé dans le centre de la bande de Gaza, en transportant quelques biens, le 28 juillet 2024, suite à un ordre d'évacuation émis par l'armée israélienne. © 2024 Majdi Fathi/NurPhoto via AP

Avec le déplacement forcé, massif et délibéré, de civils palestiniens à Gaza depuis octobre l'année dernière, les autorités israéliennes sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Telle est la conclusion du dernier rapport de HRW.

Pour commencer, précisons ce que signifie le terme « crimes contre l'humanité » en droit international.

Il s'agit de certains crimes commis par des membres des forces gouvernementales ou d'un groupe armé non étatique qui sont sciemment commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique contre une population civile. Il s'agit donc de la commission multiple de tels crimes commis dans le cadre d'une politique d'État.

Dans le cas présent, il s'agit du déplacement massif par Israël de la quasi-totalité de la population de Gaza, souvent à plusieurs reprises, ainsi que le fait de les empêcher de retourner chez eux.

Les lois sur les conflits armés applicables aux territoires occupés n'autorisent le déplacement de civils que pour des raisons militaires impératives ou pour assurer la sécurité de la population. Elles exigent des garanties et des logements adéquats pour accueillir les civils déplacés.

Les responsables israéliens affirment que, parce que les groupes armés palestiniens se battent au sein de la population civile, l'armée a légalement évacué des civils pour attaquer les groupes tout en limitant les dommages aux civils. Les recherches de Human Rights Watch montrent que cette affirmation est largement fausse.

Il n'existe aucune raison militaire plausible et impérative pour justifier ces actions. Qui plus est, les « ordres d'évacuation » incompréhensibles de l'armée n'ont pas assuré la sécurité des civils. En fait, ils ont causé de graves conséquences.

Comme le dit ma collègue Nadia Hardman, « Le gouvernement israélien ne peut prétendre assurer la sécurité des Palestiniens alors qu’il les tue le long des voies d’évacuation, bombarde les prétendues zones de sécurité et coupe l’accès aux vivres, à l’eau et aux installations sanitaires ».

Les forces israéliennes ont également procédé à des démolitions délibérées et organisées d'habitations et d'infrastructures civiles. Il s'agit notamment d'endroits où elles ont apparemment pour objectif de créer des « zones tampons » et des « corridors » de sécurité, depuis lesquels les Palestiniens risquent d'être déplacés de manière permanente.

Elles ont systématiquement rasé des vergers, des champs, des serres et d'autres infrastructures civiles, violant ainsi leur obligation de veiller à ce que les Palestiniens puissent rentrer chez eux.

Ces actions ne sont pas conformes aux lois de la guerre.

Pendant trop longtemps, le monde a laissé le gouvernement israélien s'en tirer avec des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Les gouvernements doivent faire pression sur les dirigeants israéliens en adoptant des sanctions ciblées et d'autres mesures. Ils doivent également mettre un terme aux ventes d'armes à Israël.

De plus, le procureur de la Cour pénale internationale devrait enquêter sur les déplacements forcés par Israël et le fait d'empêcher les civils de retourner chez eux en tant que crime contre l'humanité.

Le rapport est nouveau, les détails sont épouvantables et l'analyse juridique des crimes contre l'humanité permet au monde de mieux connaître les horreurs commises à Gaza.

Mais le monde sait depuis un certain temps que les autorités israéliennes commettent des atrocités à grande échelle à Gaza. Et la question demeure : quand les gouvernements diront-ils enfin stop ?

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