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Israël devrait mettre fin à sa campagne contre l'agence humanitaire de l’ONU en Palestine

Un projet de loi présenté au Parlement israélien vise à interdire les opérations de l'UNRWA à Gaza et en Cisjordanie

Des Palestiniens passaient devant les décombres d’un bâtiment de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans la ville de Gaza, suite à une frappe israélienne, le 10 février 2024. © 2024 Omar Ishaq/picture-alliance/dpa/AP Images

Les autorités israéliennes devraient retirer le projet de loi, présenté au Parlement, qui interdirait à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) d’opérer dans le Territoire palestinien occupé. Elles devraient mettre un terme à leur campagne visant à détruire l’UNRWA, l’agence d’aide la plus importante de l’ONU pour les réfugiés palestiniens à Gaza et ailleurs.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti que la proposition d’expulser l’UNRWA des zones sous contrôle israélien et de révoquer ses privilèges et son immunité mènerait à « une catastrophe », qualifiant l’agence d’« indispensable » et d’« irremplaçable ». Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré que cette loi aurait des « conséquences désastreuses » si elles était adoptée et appliquée. L’Ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a également exprimé sa « profonde inquiétude ».

Israël fait depuis longtemps campagne contre l’UNRWA et a appelé à sa fermeture, affirmant plus tôt cette année 1 200 employés de Gaza étaient liés au Hamas ou au Jihad islamique palestinien.

En août, l’ONU a indiqué que neuf membres du personnel de l’UNRWA pourraient avoir été impliqués dans les attaques menées par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, au cours desquelles des groupes armés ont tué des centaines de civils et pris de nombreuses personnes en otage. Toutefois, l’ONU n’a trouvé aucune preuve étayant les allégations israéliennes concernant d’autres membres du personnel de l’UNRWA. Les membres du personnel accusés de manière crédible, qui ont été licenciés par l’ONU ou sont décédés depuis, représentent une infime fraction – environ 0,03 % – du personnel total de l’UNRWA, qui compte plus de 30 000 personnes en Palestine, en Syrie, en Jordanie et au Liban.

L’UNRWA a pour mandat de protéger les droits des réfugiés palestiniens. La législation israélienne proposée menacerait non seulement l’aide humanitaire à Gaza, mais saperait également la capacité de l’agence à fournir dans toute la région une assistance humanitaire, des services d’éducation et d’autres prestations essentielles. Au moins 226 membres du personnel de l’UNRWA ont été tués à Gaza depuis octobre 2023.

Les autorités israéliennes ont également exprimé publiquement des attaques visant le Secrétaire général de l’ONU, dans ce qui semble être une campagne élargie contre les Nations Unies. Le 2 octobre, le ministre des Affaires étrangères Israel Katz a annoncé qu’Antonio Guterres était interdit d’entrée en Israël. Une lettre ouverte initiée par le Chili et signée par 104 États membres de l’ONU a exprimé leur fort soutien à Guterres, condamnant cette décision d’Israël. Les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Australie font toutefois partie des pays qui n’ont pas signé cette lettre.

Israël devrait laisser l’UNRWA et les autres agences humanitaires faire leur travail à Gaza ; la population y manque de nourriture, en raison de l’utilisation par les autorités israéliennes de la famine comme arme de guerre, ce qui constitue un crime de guerre. Les autres pays, y compris les États-Unis, devraient soutenir publiquement l’UNRWA, y compris en reprenant le financement de cette agence, et exiger qu’Israël retire son projet de loi.

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