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Des Afghans attendant de quitter l'Afghanistan à l'aéroport international de Kaboul après la prise de pouvoir des talibans, 16 août 2021. © 2021 Wakil Kohsar/AFP via Getty Images

Pour la première fois depuis la prise de pouvoir des talibans en 2021, le gouvernement allemand a expulsé des personnes vers l'Afghanistan - 28 dans le premier vol de la semaine dernière. 

Comme Human Rights Watch et d'autres organisations l'ont largement documenté, la situation des droits humains en Afghanistan est catastrophique.

Mais le ministère fédéral allemand de l'Intérieur, qui a organisé les expulsions, semble fermer les yeux sur la crise. « Les ressortissants afghans, qui étaient tous des délinquants condamnés, n'avaient pas le droit de rester en Allemagne », a déclaré un porte-parole du gouvernement.

Ces personnes sont renvoyées dans l'Afghanistan des talibans, connu pour ses violations flagrantes des droits humains, un pays où les gens sont fouettés en public et où les femmes sont pratiquement effacées de la vie publique.

La situation est si grave que les Nations unies ont déclaré que personne ne devrait être renvoyé en Afghanistan.

Les expulsions ont eu lieu une semaine après qu'un Syrien a avoué avoir commis une attaque meurtrière au couteau à Solingen et quelques jours avant les élections de dimanche dernier en Thuringe et en Saxe. Cet homme devait être expulsé après le rejet de sa demande d'asile. 

Ces deux facteurs combinés ont déclenché un débat politique animé sur les règles d'asile et d'expulsion dans le pays. Le racisme manifeste qui ressort de ces conversations, et qui profite à l 'extrême droite, est profondément troublant.

Face à la montée des discours de haine et des attaques contre les personnes racisées, y compris les migrants, le chancelier Scholz a promis de continuer à appliquer des politiques migratoires plus strictes et d'intensifier les expulsions, y compris vers la Syrie et l'Afghanistan. Avec le vol d'expulsion de vendredi dernier, le gouvernement a tenu ses promesses.

L'opposition a fait des commentaires similaires. Le chef du groupe parlementaire de la CDU, Friedrich Merz, a parlé d'une « urgence nationale » et a appelé à une interdiction générale de l'admission des personnes originaires d'Afghanistan et de Syrie. 

Aujourd'hui, le commissaire fédéral chargé des migrations, Joachim Stamp, a même évoqué la possibilité d'expulser les migrants vers le Rwanda.

Il devrait être clair maintenant - y compris pour le gouvernement allemand - que l'abandon de valeurs fondamentales pour des gains politiques potentiels à court terme n'est pas une stratégie gagnante ou défendable.

De plus, les principes démocratiques de l'État de droit devraient également se traduire par le respect du droit international.

Des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des actes de torture ont lieu en Afghanistan. Personne n'y est en sécurité

Personne, quels que soient les crimes qu'il a commis, ne devrait être expulsé vers un endroit où il risque de subir de graves violations des droits humains. Le gouvernement allemand devrait le savoir.

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