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Quand la plaque d'immatriculation de votre voiture est un espion

Le Brief du Jour du 14 novembre 2023

Des véhicules circulent sous le système de caméras de télévision en circuit fermé de surveillance le long de la rue Bakuli à Kampala, en Ouganda, le 14 août 2019. © 2019 REUTERS/Akrena

Voici un article sur les plaques d'immatriculation des voitures – ou « plaques minéralogiques » comme les appellent certaines personnes dans le monde.

Vous vous dites probablement : sérieusement ? Des plaques d'immatriculation ? Quel est le rapport avec les droits humains ?

En Ouganda, un nouveau système de surveillance utilisant des plaques d'immatriculation de haute technologie permettra au gouvernement de suivre tous les véhicules dans le pays à chaque instant de la journée.

Cette nouvelle initiative, lancée par le gouvernement le 1er novembre, porte le nom de « Intelligent Transport Monitoring System » (système de surveillance des transports intelligents). Le son que vous entendez est celui de votre alarme Orwell qui se déclenche – à juste titre.

Ce nouveau système ajoutera au système actuel de surveillance de la circulation un réseau supplémentaire de caméras, de la reconnaissance faciale et des dispositifs de suivi obligatoires sur tous les véhicules.

C'est là que les plaques d'immatriculation entrent en jeu. Toutes les nouvelles plaques comprennent un gadget équipé d'une carte SIM fournie par l'entreprise publique Uganda Telecommunications Corporation Limited.

Grâce à ces plaques spéciales, la police du centre de commandement national pourra suivre en temps réel l'emplacement de tous les véhicules immatriculés. Les véhicules étrangers séjournant temporairement en Ouganda seront également tenus d'installer les dispositifs de localisation pendant leur séjour dans le pays.

Le gouvernement n'a pas permis au public d'examiner de près ce nouveau système technique et ses capacités, ni le contrat passé avec la société russe qui livrera le projet et aidera à le gérer pendant les dix premières années – la « Joint Stock Company Global Security ».

Mon collègue Oryem Nyeko a dénoncé cette surveillance de masse incontrôlée, soulignant qu'elle « portait atteinte au droit à la vie privée de millions d'Ougandais ».

Ajoutant l’affront financier au préjudice des droits fondamentaux, le gouvernement fera payer aux propriétaires de véhicules le privilège d'être espionnés. L'enregistrement des nouvelles plaques vous coûtera entre 50 000 et 714 300 shillings ougandais (entre 13 et 190 dollars américains environ). Cela ne représente pas une dépense négligeable dans un pays où la moitié des adultes gagnent moins de 150 000 shillings (39 dollars américains) par mois.

L'idée est mauvaise du début à la fin. Le gouvernement devrait supprimer ce système – et laisser les plaques d'immatriculation redevenir ennuyeuses.

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