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People gather around an ambulance damaged in a strike in front of Al-Shifa hospital in Gaza City on November 3, 2023.  © 2023 Momen Al-Halabi/AFP via Getty Images

« Malheureusement, l'hôpital ne fonctionne plus comme un hôpital. »

Ces mots prononcés hier soir par Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont encore davantage focalisé l'attention du monde sur l'hôpital al-Shifa de Gaza.

Il a déclaré avoir réussi à entrer en contact avec des professionnels de la santé de l'hôpital, le plus grand de Gaza, qui lui ont dit que cela faisait trois jours (maintenant quatre) qu'il n'y avait ni électricité, ni eau. Les tirs et les bombardements autour de l'hôpital ne font qu'aggraver la situation, et de plus en plus de patients meurent.

The Guardian a rapporté ce matin que l'hôpital al-Shifa, au milieu des frappes aériennes israéliennes, est privé d'oxygène, de matériel médical et de carburant pour alimenter les couveuses. Une frappe militaire israélienne sur une ambulance à l'extérieur de l'hôpital al-Shifa il y a dix jours renforce les craintes d'une aggravation de la situation.

Le directeur de l'OMS a été sans équivoque : « Le monde ne peut rester silencieux alors que les hôpitaux, qui devraient être des havres de paix, sont transformés en scènes de mort, de dévastation et de désespoir. »

Depuis des semaines, les déclarations de l'armée israélienne concernant les hôpitaux de Gaza suscitent de vives inquiétudes quant à la sécurité des patients et du personnel médical. Elles accusent les groupes armés palestiniens d'utiliser les installations médicales pour des opérations militaires.

Si cela était avéré, cela mettrait en danger les civils et violerait les lois de la guerre. Toutefois, cela ne donnerait pas à l'armée israélienne le champ libre pour faire ce qu'elle veut contre l'hôpital.

Les hôpitaux bénéficient de protections spéciales en vertu des lois de la guerre, qu'ils ne perdent que s'ils sont utilisés pour « commettre des actes nuisibles à l'ennemi ». De plus, toute attaque à leur encontre ne peut avoir lieu qu'après un avertissement.

Ces avertissements doivent être clairs et ne peuvent être émis dans le but de perturber le fonctionnement de l'hôpital ou d'en forcer l'évacuation. L'ordre d'évacuation des patients, du personnel médical et d'autres personnes ne doit être utilisé qu'en dernier recours.

Dans son avancée autour d'al-Shifa, l'armée israélienne a appelé à l'évacuation de l'hôpital, déclarant la semaine dernière que « le temps presse » pour les civils qui doivent quitter les lieux. Cependant, il n'existe pas d'itinéraire sûr pour l'évacuation. Les images satellites confirment la présence d'incendies, d'opérations militaires et de barrages routiers sur tous les itinéraires possibles et imaginables.

De plus, de nombreux malades et blessés hospitalisés ne pourraient pas être évacués même si les routes étaient dégagées.

Le point juridique le plus crucial à l'heure actuelle est que les personnes incapables de quitter l'hôpital sont toujours protégées par les lois de la guerre contre les attaques sans discrimination ou disproportionnées.

Le système de santé de Gaza ne s'effondre pas seulement à al-Shifa, bien sûr.

Selon le ministère de la santé de l'Autorité palestinienne, la suppression des services de base par Israël et le blocage de l'entrée à Gaza de toute aide, y compris des médicaments, combinés aux attaques contre les établissements de santé, ont entraîné la fermeture de 23 des 35 hôpitaux de la bande de Gaza.

La situation des hôpitaux du nord de la bande de Gaza est particulièrement grave, certains ayant été évacués et d'autres non. L'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza, a également suspendu ses activités car son générateur principal était à court de carburant, a déclaré le directeur de l'hôpital à Al Jazeera.

Les autorités israéliennes devraient immédiatement autoriser l'entrée de carburant dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah avec l'Égypte. Elles devraient prendre les mesures nécessaires pour rouvrir leur propre point de passage commercial vers Gaza pour l'aide humanitaire, comme elles l'ont fait lors des hostilités précédentes. Elles ne peuvent pas priver les 2,2 millions d'habitants de Gaza du carburant nécessaire pour alimenter les générateurs des hôpitaux et pomper l'eau.

Empêcher délibérément l'acheminement de secours vitaux constitue un crime de guerre.

Les hôpitaux fournissent des soins et un abri aux personnes malades, blessées et déplacées – et ils doivent être protégés, en particulier en temps de guerre. Les médecins, les infirmiers et les ambulances devraient être autorisés à faire leur travail et être protégés en toutes circonstances.

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