Monsieur le Président,
Nous partageons les préoccupations du Rapporteur spécial concernant la crise persistante des droits humains au Burundi, alimentée par un climat d’impunité.
Human Rights Watch reste profondément préoccupée par la répression continue de l’espace civique et de l’opposition politique. Le Congrès National pour la Liberté (CNL) a été suspendu en juin, et ses membres ont été victimes d’intimidations, d’arrestations arbitraires, de meurtres et de disparitions forcées sans relâche.
Nous exhortons les autorités à remettre immédiatement en liberté la journaliste Floriane Irangabiye, qui purge une peine de 10 ans de prison pour avoir simplement critiqué le gouvernement.
Comme l’a souligné le Rapporteur spécial, compte tenu du manque d’indépendance du pouvoir judiciaire, il y a peu de recours en justice au niveau national pour les violations des droits humains. Les rapports de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) ont été marqués par un manque d’indépendance et de crédibilité.
Les autorités burundaises ont démontré une fois de plus leur mépris pour le système international des droits humains en juillet dernier, lorsque la délégation a brusquement quitté une audience tenue dans le cadre de son examen par le Comité des droits de l’homme, manifestement pour protester contre la présence d’un défenseur des droits humains pourtant dûment accrédité. Cette décision s’inscrit dans une logique de non-coopération avec les organes et mécanismes des droits humains des Nations Unies, marquée également par le refus constant de coopérer avec le Rapporteur spécial et de mettre en œuvre ses recommandations.
Compte tenu de l’absence de progrès, de l’impunité persistante et du refus des autorités de coopérer avec le système international des droits humains, nous exhortons les États membres à renouveler le mandat vital du Rapporteur spécial.
Nous souhaiterions demander au Rapporteur spécial quelles mesures, compte tenu du manque de coopération de la part du Burundi, l’ONU et l’Union africaine pourraient mettre en œuvre pour protéger les droits des Burundais ?
Merci.