(Beyrouth) – Les autorités algériennes ont en grande partie détruit l'espace civique au cours des quatre dernières années, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui, dans un document soumis au Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association, Clément Nyaletsossi Voule, qui a entamé le 16 septembre une visite de dix jours en Algérie.
Le document d'information détaille comment les autorités ont démantelé la société civile indépendante du pays et entravé le pluralisme politique, en s’appuyant sur des lois restrictives relatives aux associations, aux partis politiques et aux syndicats. Les autorités ont suspendu ou dissous des organisations indépendantes de la société civile, des partis politiques d'opposition, ainsi que des médias, et ont injustement emprisonné des défenseurs des droits humains, des activistes et des journalistes.
« Les autorités algériennes ont anéanti la majeure partie de ce qui restait des libertés civiles dont jouissaient les Algériens pendant la période de libéralisation politique de la fin des années 1980 », a déclaré Eric Goldstein, Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Le Rapporteur de l'ONU devrait attirer l'attention sur la répression continue de la société civile par le gouvernement, et exhorter celui-ci à entreprendre les réformes nécessaires pour que les Algériens puissent exercer leurs droits à la liberté d'expression et de réunion. »
La visite du Rapporteur de l’ONU a lieu après plusieurs années au cours desquelles les autorités algériennes l’ont reportée à maintes reprises. Ceci permet d’espérer que les autorités algériennes renforceront leur coopération avec les mécanismes des droits humains des Nations Unies, a déclaré Human Rights Watch.