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Iran : Répression accrue à l’approche du 1er anniversaire des manifestations

Un an après la mort de Mahsa Jina Amini, les mesures répressives s’intensifient

(Beyrouth, le 15 septembre 2023) – Les autorités iraniennes ont intensifié leur répression contre la société civile à l’approche du premier anniversaire de la mort en détention de Mahsa Jina Amini, décès qui avait déclenché des manifestations à travers le pays il y a un an, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Toutes les délégations des États membres des Nations Unie ayant prévu de rencontrer leurs homologues iraniens lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York devraient évoquer le sort des militants, en tant que question prioritaire lors de leurs discussions.

Les autorités iraniennes ont accru leur répression des voix dissidentes et de la liberté d’expression pacifique par le biais de menaces, d’arrestations, de poursuites et de procès visant des militant-e-s, des artistes, des dissident-e-s, des avocat-e-s, des universitaires, des étudiant-e-s et des membres des familles de personnes tuées lors des manifestations de 2022. Face à l’opposition généralisée à l’obligation pour les femmes de porter le hijab (voile), les autorités n’ont fait qu’intensifier leurs efforts pour imposer ce code vestimentaire en employant diverses tactiques, notamment des convocations par la police, de nouvelles initiatives législatives et une pression croissante sur les entreprises privées pour imposer la règlementation sur le hijab.

« Les autorités iraniennes tentent d'étouffer la dissidence afin d'empêcher toute commémoration publique de la mort en détention de Mahsa Jina Amini, devenue un symbole de l'oppression systématique des femmes par le gouvernement, dans un contexte d’injustice et d’impunité », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse senior sur l'Iran à Human Rights Watch. « Mais les autorités ne pourront pas éliminer ainsi la frustration croissante, les appels plus forts en faveur de changements fondamentaux, la volonté de résister et le sentiment de solidarité au sein de la société iranienne face à la répression accrue. »

Au cours des derniers mois, les autorités ont notamment pris pour cible les membres des familles des personnes tuées ou exécutées lors des manifestations de 2022, et ont intensifié la pression exercée sur ces familles.

Des organisations de défense des droits humains ont enquêté sur les cas de plus de 500 personnes, dont 69 enfants, tuées lors de ces manifestations. Au cours du mois dernier, selon les informations recueillies par Human Rights Watch, des membres des familles d'au moins 36 personnes tuées lors des manifestations, ou exécutées à l'issue de procès inéquitables, ont fait l’objet d’interrogatoires et/ou d’arrestations et de poursuites judiciaires, suivies dans certains cas d’une condamnation à une peine de prison. Le 14 août, la version persane de la BBC persane a rapporté que les autorités avaient fait pression sur les familles des personnes tuées lors des manifestations pour qu'elles évitent d'organiser des services commémoratifs.

Les autorités ont également pris pour cible des avocats qui défendaient les droits des manifestant-e-s ou de leurs familles. Fin août, Saleh Nikbakht, avocat de la famille de Mahsa Amini, a été accusé de « propagande contre l'État » par la 28ème Chambre du tTibunal révolutionnaire islamique de Téhéran.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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