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Fosse commune à Doma LGA, dans l'État de Nasarawa, au Nigeria, où sont enterrées 31 personnes décédées à la suite de la frappe aérienne. Photo prise le 14 mars 2023.

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Avec des mois de retard, l'armée nigériane a finalement reconnu avoir effectué une frappe aérienne qui a tué 39 civils.

En réponse à une enquête de Human Rights Watch, l'armée de l'air a admis pour la première fois avoir effectué le bombardement dans la petite localité de Kwatiri, dans l'État de Nasarawa, au Nigeria, en janvier. Elle nous a affirmé que la frappe aérienne était une réponse à des activités " présumées terroristes" mais n'a pas fourni d'autres détails.

En réalité, c'est un groupe d'éleveurs de bétail qui a été touché.

Pourquoi a-t-il fallu cinq mois et la pression d’une organisation internationale de défense des droits humains pour que l'armée de l'air reconnaisse cette attaque meurtrière - alors que tout le monde savait qu’elle en était responsable ?

Il y a là un scénario récurrent. Il ne s'agit pas d'un incident isolé.

Depuis 2017, plus de 300 personnes auraient été tuées par des frappes aériennes dont l'armée de l'air nigériane a affirmé qu'elles étaient destinées à des groupes criminels ou à des membres du groupe armé islamiste Boko Haram, mais qui ont à la place touché des civils.

Beaucoup de ces attaques meurtrières ont lieu dans un contexte plus large de violentes disputes autour de l'utilisation de ressources naturelles entre les éleveurs nomades, principalement de l'ethnie des Peuls, et d’agriculteurs. Le conflit s'est intensifié à Nasarawa et dans d'autres États  au centre et au nord-ouest du Nigeria au cours des dix dernières années.

Les attaques menées par les milices des deux camps ont provoqué des morts et des déplacements dans toute la région. Les forces de sécurité mènent des opérations terrestres et aériennes contre les groupes criminels, souvent appelés "bandits", qui sont associés aux milices alliées aux éleveurs.

Les éleveurs pensent que la frappe aérienne de janvier les a intentionnellement visés en représailles au fait qu'ils pâturaient dans une zone restreinte.

Ce qui doit se passer maintenant est clair : une enquête complète sur cet incident. Les autorités devraient rendre publiques les conclusions de l'enquête et les responsables devraient rendre des comptes. Elles devraient également accorder une indemnisation financière aux victimes et à leurs familles. Tout cela doit se faire le plus rapidement possible.

L'armée de l'air nigériane a mis des mois à s'expliquer sur sa frappe aérienne meurtrière. Elle ne devrait pas retarder davantage la justice.

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