(Johannesburg, le 1er juillet 2020) – Les autorités d'Eswatini (pays précédemment connu sous le nom de Swaziland) devraient veiller à ce que les forces de sécurité déployées à la suite des manifestations respectent les droits des citoyens et observent les normes internationales d'application de la loi, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.
L’Eswatini, qui est la dernière monarchie absolue en Afrique, est dirigée par le roi Mswati III depuis 1986. Le pays a été secoué par cinq jours de violentes manifestations déclenchées par un décret royal interdisant les pétitions au gouvernement appelant à des réformes démocratiques.
« Le gouvernement d’Eswatini devrait veiller à ce que les forces de sécurité agissent dans le respect de la loi et évitent le recours arbitraire à la force », a déclaré Dewa Mavhinga, directeur pour l'Afrique australe à Human Rights Watch. « Les autorités devraient mettre en place une série de mesures pour protéger les citoyens contre la violence et poursuivre tout individu responsable d’un usage illégal de la force. »
Une vague de manifestations a débuté en mai 2021, lorsque des étudiants et des enseignants ont protesté contre le meurtre présumé par la police de Thabani Nkomonye, un étudiant en droit à l'Université du Swaziland. Les autorités ont ouvert une enquête sur le meurtre, mais les manifestations se sont intensifiées fin juin lorsqu'environ 500 jeunes sont descendus dans les rues du district de Manzini, à 30 kilomètres de la capitale, Mbabane, pour exiger des réformes démocratiques. Les autorités ont réagi en interdisant les manifestations et ont déployé des soldats et policiers pour disperser les manifestants. Le commissaire de la police nationale, William Dlamini, a averti qu'il y aurait une « tolérance zéro » en cas de violation de cette interdiction.
Les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et aux armes à feu par les responsables de l'application des lois stipulent que les responsables de l'application des lois, dans l'exercice de leurs fonctions « auront recours autant que possible à des moyens non violents avant de faire usage de la force ou d'armes à feu ».
Les partis politiques sont interdits dans ce pays depuis 1973. Le système judiciaire est gravement compromis, et des lois répressives ont été utilisées pour cibler des organisations indépendantes et harceler des activistes de la société civile.
La communauté internationale, y compris la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), devrait agir rapidement pour soutenir les efforts visant à mener des réformes démocratiques et des droits humains à Eswatini et s'assurer que la situation actuelle ne se détériore pas davantage.
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
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