Les autorités de la province d’Aceh, en Indonésie, ont publiquement puni deux hommes gays jeudi ; chaque homme a reçu 77 coups de canne de rotin dans le dos. En novembre dernier, plusieurs « auto-justiciers » avaient fait irruption dans leur appartement, et les auraient surpris en train d’avoir des relations sexuelles avant de les dénoncer auprès de la police. Leur flagellation - reconnue comme une forme de torture selon le droit international - était leur châtiment infligé en vertu de la charia (loi islamique), qui est imposée dans cette province et qui interdit les relations homosexuelles.
Cette double flagellation n’était que le dernier exemple d’une longue série d'abus commis par les autorités d'Aceh contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). De tels abus font également partie d’une campagne anti-LGBT lancée il y a cinq ans par de nombreux dirigeants nationaux et locaux en Indonésie.
Parmi les 34 provinces indonésiennes, Aceh est la seule province ayant adopté plusieurs statuts dérivés de la charia. Diverses ordonnances interdisent la consommation d’alcool, les jeux de hasard, les relations sexuelles extraconjugales et (pour les femmes) le fait de ne pas porter le hidjab. En outre, le Code criminel de 2014 de la province d’Aceh punit tout comportement homosexuel.
Le gouvernement indonésien s'est engagé en principe à protéger les personnes LGBT. Mais il semble que le slogan utilisé par le président Joko «Jokowi» Widodo - «l’unité dans la diversité» - ne s’applique pas à tous les citoyens, notamment aux deux hommes qui ont été impitoyablement flagellés à Aceh.
Texte complet en anglais : en ligne ici.
------------------
Tweets
En #Indonésie, dans la province d'#Aceh, deux #hommes #gays ont chacun reçu 77 coups de canne de rotin lors d'une #flagellation publique. Ce châtiment brutal reflète une forte discrimination anti #LGBT, que dénonce @knightktm @hrw. https://t.co/ISICRZdqPs
— HRW en français (@hrw_fr) January 29, 2021