(Washington, le 26 mai 2020) - Le système de santé vénézuélien n'est pas en mesure de faire face à la pandémie de Covid-19, ce qui met en danger la santé des Vénézuéliens et menace de contribuer à la propagation de la maladie dans la région, ont déclaré aujourd'hui Human Rights Watch et Les centres pour la santé publique et les droits de l'homme et pour la santé humanitaire de ainsi que deux centres de l'Université Johns Hopkins, spécialisés dans la santé publique et la santé humanitaire. Les autorités devraient d’urgence s’assurer qu'une aide humanitaire suffisante puisse parvenir au peuple vénézuélien.
Au 25 mai 2020, le Venezuela comptait 1 121 cas confirmés de Covid-19, et 10 décès. Le nombre réel est presque certainement beaucoup plus élevé, compte tenu de la disponibilité limitée de tests fiables, des problèmes de transparence, et la persécution des professionnels de la santé et des journalistes qui tentent de communiquer ouvertement sur ces questions. Les conditions de surpopulation dans les zones à faible revenu et dans les prisons, ainsi que l'accès limité à l'eau dans de nombreux hôpitaux et domiciles, mènent à une accélération de la propagation du coronavirus dans le pays. L’exode massif de Vénézuéliens, et la migration de part et d’autre des frontières en raison de la pandémie, sont d’autres facteurs qui augmentent le risque de propagation du virus.
« La crise humanitaire au Venezuela et l'effondrement du système de santé ont créé des conditions dangereuses qui sont propices à une propagation rapide de la pandémie, présentant des risques pour les professionnels de la santé et pour les patients dans les hôpitaux, où le taux de mortalité est à la hausse », a déclaré Dr Kathleen Page, médecin et enseignante à l'École de médecine de l'Université Johns Hopkins et aux centres affiliés.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et le Coordonnateur des secours d'urgence, Mark Lowcock, devraient diriger les efforts internationaux visant à rectifier cette situaton. Les membres du Groupe de Lima, les États-Unis et l'Union européenne devraient faire pression sur le gouvernement du président Nicolás Maduro pour permettre une réponse humanitaire à grande échelle, dirigée par l'ONU, afin d’empêcher la propagation catastrophique de Covid-19 dans le pays.
En 2019, le Venezuela était classé 180ème parmi 195 pays, en termes d’aptitude à atténuer la propagation d'une épidémie, selon l'Indice de sécurité sanitaire mondiale (Global Health Security Index) .
« Les gouvernements étrangers devraient contribuer à la réponse du Venezuela au Covid-19 en finançant les projets humanitaires des Nations Unies, afin de s’assurer d’une distribution apolitique de l'aide », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques à Human Rights Watch.
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
---------------------
Tweets
#Venezuela : Le système de #santé n'est pas en mesure de faire face de manière adéquate au #Covid19. Un soutien international est indispensable pour éviter une crise #humanitaire, tout comme une #transparence accrue de la part du gouvernement. https://t.co/bVmxxE4OEF
— HRW en français (@hrw_fr) May 27, 2020
#Venezuela : Le système de #santé est défaillant face au #Covid19. Une aide internationale sous l'égide de l'#ONU est indispensable pour éviter une crise #humanitaire. Plus d’infos >> https://t.co/bVmxxE4OEF - YT https://t.co/jnE6y9m2Fd (s/titres via cc) pic.twitter.com/NxEuJq0klM
— HRW en français (@hrw_fr) May 27, 2020