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Affaire Khashoggi : Éviter un simulacre de procès

La France, le Royaume-Uni et les États-Unis devraient divulguer des informations au sujet du procès qui se déroule à Riyad

Des photos du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, placées avec des bougies devant le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, peu après son meurtre en octobre 2018.  © 2018 Lefteris Pitarakis/AP Photo

(New York, le 5 avril 2019) - La Grande-Bretagne, la France et les États-Unis devraient publiquement divulguer des informations détaillées au sujet de l’actuel procès tenu en Arabie saoudite dans l’affaire du meurtre de Jamal Khashoggi, ont conjointement recommandé dans une lettre ouverte sept organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse. Ces trois pays font partie de ceux que le gouvernement saoudien a invités à assister à ce procès, qui hormis ces exceptions se déroule à huis clos, sans pouvoir être observé par des représentants des Nations Unies, par les médias ou par le public.

Le procès de onze suspects inculpés pour le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dont les chroniques étaient publiées par le Washington Post avant son assassinat à l'ambassade saoudienne à Istanbul le 2 octobre 2018, a débuté à Riyad le 3 janvier 2019. Compte tenu des graves failles du système de justice pénale saoudien, les représentants de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis devraient s'assurer que ces trois pays ne semblent pas légitimer ce qui risque d’être un simulacre de procès, ont déclaré les organisations.

Le maintien d’un voile de de secret autour de ce procès risquerait « de permettre aux autorités de Riyad d’exonérer de toute implication les membres les plus hauts placés du gouvernement saoudien, en déclarant un groupe d’individus coupables, et ce sans procédure régulière », ont souligné les organisations dans leur lettre ouverte, adressée au ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, au Secrétaire britannique aux Affaires étrangères Jeremy Hunt et au Secrétaire d'État américain Mike Pompeo.

Les organisations ont également demandé aux gouvernements des trois pays à presser les dirigeants saoudiens d’autoriser des observateurs indépendants du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, d’organisations de défense des droits humains et de médias internationaux à assister au procès.

Les sept organisations signataires de la lettre ouverte sont Amnesty International, ARTICLE 19, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights First, Human Rights Watch, PEN America et Reporters sans frontières.

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Dans les médias

Le Monde

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