Ces dernières années, les autorités chinoises ont intensifié leur répression à l’encontre des défenseurs des droits humains, qu’il s’agisse de harcèlement et de surveillance continue, ou de placement en détention et de poursuites judiciaires basées sur de fausses accusations criminelles. Human Rights Watch a fréquemment documenté ce genre de cas dans toute la Chine.
Human Rights Watch a recueilli les témoignages d'une vingtaine d’activistes chinois au sujet du harcèlement qu’ils ou elles subissent régulièrement de la part de la police. Voici de courts extraits des témoignages de huit d’entre eux. Pour en savoir plus, veuillez consulter la version plus détaillée en anglais de ce document.
Li Xuewen
« En décembre, deux policiers en civil on fait semblant de vouloir acheter l’appartement ou je vivais avec ma femme. Ils sont venus avec le propriétaire, en fait c’était pour nous expulser… »
Hu Jia
« Il y a des policiers devant mon appartement 24 heures sur 24, 365 jours par an. Ils prennent des notes sur tout ce que je fais, même l’heure à laquelle j’éteins la lumière la nuit. Ils ne peuvent même pas prendre leurs propres décisions. D'une certaine manière, je suis plus libre qu’eux. »
Ai Xiaoming
« En avril, lorsque [le président] Xi Jinping est venu visiter la ville de Wuhan où j’habite, le bureau du quartier a reçu l'ordre de me surveiller sur moi. Chaque jour, ils étaient devant mon appartement… »
Wang Qiaoling
« En décembre, je suis allée avec deux autres femmes au siège de la Cour suprême. Un agent de sécurité a parlé dans son talkie-walkie : "Fates-les partir !" Et ils se sont précipités vers nous afin qu’on parte… »
Ye Du
« Des policiers qui surveillent mon appartement et me suivent quand je sors m’ont dit : "On ne peut pas vous aider, on ne fait qu’exécuter les ordres de nos supérieurs..." »
Zhang Lifan
« En janvier, j'ai assisté à une conférence. Pendant la pause, un ami et moi sommes allés aux toilettes. Mon a mentionné Mao Zedong. Soudain, un "homme de ménage" dans les toilettes a sorti son téléphone et a pris trois ou quatre photos de nous… »
Wang Yi
« Il y a un, juste avant la fête du Nouvel An [chinois], deux policiers nous ont rendu visite, à mon mari et moi-même. L'un d'eux nous a dit : "Le bureau de la sécurité publique de Henan a un cadeau, 500 yuans (75 USD) par personne…" Ils voulaient nous amadouer afin que nous ne fassions pas d’histoires lors des fêtes. C'est tellement pervers et absurde. »
Gao Yu
« Les policiers cherchent tout le temps à m'empêcher de voir mes amis. Si je souhaite voir des amis - ou même un seul amie, ou une amie - pour eux c'est un "incident de masse"... »
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#Chine : Paroles d’activistes. À l'occasion du Nouvel An chinois, le 5 février, HRW publie quelques citations d'activistes montrant l'envers de la médaille pour celles et ceux qui cherchent à défendre les droits humains ... https://t.co/IUUvk7yJcV
— HRW en français (@hrw_fr) 5 février 2019