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Venezuela : Arrestations et recours à la force meurtrière contre des manifestants

Les forces de sécurité auraient commis de violents abus

Une foule écoute le discours du président de l'Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaido (non visible sur la photo) lors d'un rassemblement massif de l'opposition contre le président Nicolas Maduro, à Caracas, le 23 janvier 2019. Ce rassemblement a été tenu à l'occasion de l'anniversaire du soulèvement de 1958 qui avait renversé la dictature militaire au Venezuela. © 2019 Federico Parra / AFP / Getty Images

(New York, le 25 janvier 2019) - Les autorités vénézuéliennes devraient être tenues pour responsables de tout recours à des tactiques brutales par les forces de sécurité contre des manifestations anti-gouvernementales comme cela a déjà été le cas dans le passé, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Le 23 janvier, les forces de sécurité ont violemment dispersé des manifestations antigouvernementales massives. Certaines manifestations ont même eu lieu dans des quartiers habités par des communautés à faible revenu, où le gouvernement a dans le passé bénéficié d’un important soutien. Selon des organisations de la société civile vénézuélienne et des médias, 26 personnes ont été tuées, les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène contre des manifestants et 364 personnes ont été détenues. Les forces de sécurité auraient également attaqué et détenu plusieurs journalistes qui couvraient les manifestations.

« Il est à craindre que la réponse du gouvernement à ces manifestations soit basée sur les mêmes tactiques que celles que nous avec documentées au Venezuela depuis 2014 », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques de Human Rights Watch. « Mais aujourd’hui ceci se déroule sous le regard plus vigilant de la communauté internationale, et donc les forces de sécurité et leurs commandants doivent savoir que tout individu commettant des abus risque d’être tenu responsable de ses actes. »

Des centaines de milliers de Vénézuéliens sont descendus dans la rue le 23 janvier à la suite d'un appel lancé par Juan Guaidó, président de l'Assemblée nationale, et afin d’exprimer leur soutien au rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays. Lors de la manifestation, Guaidó a annoncé qu'il assumait les fonctions de président par intérim du Venezuela, et a appelé à la tenue d’élections libres et équitables.

Plusieurs gouvernements de la région des Amériques ainsi que des gouvernements européens, ont officiellement reconnu Guaidó en tant que président par intérim du Venezuela, tandis que les responsables de l’actuel gouvernement ont accusé l'opposition de tenter de fomenter un coup d'État.

Dans des rapports publiés en 2014 et en 2017, Human Rights Watch a documenté des violations généralisées perpétrées par des membres des forces de sécurité vénézuéliennes, y compris des actes de torture.

Plus de 13 100 personnes ont été arrêtées depuis 2014 dans le cadre de manifestations antigouvernementales, selon l’association vénézuélienne Foro Penal, qui apporte à titre bénévole des conseils juridiques à des prisonniers. Plus de 7 500 personnes ont été libérées sous condition, tout en continuant d’être visées par des poursuites pénales. Depuis 2017, des tribunaux militaires ont poursuivi plus de 800 civils, en violation du droit international relatif aux droits humains.

L'impunité pour divers abus commis par les forces gouvernementales est généralisée.

Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert en février 2018 un examen préliminaire afin de déterminer si des crimes contre l'humanité ont été commis au Venezuela.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2019/01/25/venezuela-arrests-killings-anti-government-protests

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