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Iran : Une citoyenne irano-britannique condamnée à cinq ans de prison

La condamnation de Nazanin Zaghari-Ratcliffe sur la base d’accusations douteuses s’inscrit dans le cadre d’une répression accrue

Mise à jour 24/4/17

Le 24 avril 2017, la famille Ratcliffe a annoncé que le Cour suprême d’Iran avait maintenu la condamnation à cinq ans de prison prononcée contre Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une citoyenne irano-britannique qui travaillait dans l’équipe de développement des médias à la Fondation Thomson Reuters, et qui est détenue en Iran depuis avril 2016. Le 15 juin 2016, les Gardiens de la révolution de la province de Kerman avaient émis un communiqué l’accusant de « participer à la conception et à la mise en œuvre de projets médias et Internet visant à renverser en douceur la république islamique d’Iran ».

« En confirmant la peine de cinq ans de prison prononcée contre Nazanin Zaghari-Ratcliffe, la Cour suprême iranienne a privé sa famille de son dernier espoir d’un procès équitable », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Cela fait maintenant plus d’un an que l’Iran détient Nazanin Zaghari-Ratcliffe en se fondant sur de vagues accusations et sans respecter les normes fondamentales de procès équitables. Les autorités devraient la libérer immédiatement et lui permettre de rejoindre sa famille. » 

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(Beyrouth, le 13 septembre 2016) - Un tribunal iranien a condamné Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une femme détenant la double nationalité irano-britannique ayant fait l’objet d’accusations liées à la sécurité nationale, à cinq ans de prison, a indiqué Human Rights Watch aujourd'hui. Selon les informations transmises par sa famille, le jugement a été prononcé le 6 septembre par la 15e chambre du Tribunal révolutionnaire de Téhéran. Au moins six autres personnes détenant la double nationalité ont également été arrêtées en Iran au cours des deux dernières années et poursuivies sur la base de vagues accusations liées à la sécurité nationale.

La citoyenne irano-britannique Nazanin Zaghari Ratcliffe, photographiée à Bam (sud-est de l'Iran) en août 2006.  © 2006 FreeNazanin.com

Nazanin Zaghari-Ratcliffe est membre de l’équipe «  Développement des médias » au sein de la fondation Thomson Reuters Foundation, et vit avec son mari et sa fille à West Hampstead au Royaume-Uni. Les autorités iraniennes l'ont arrêtée le 3 avril à l'aéroport de Téhéran, où elle s’était rendue afin de visiter sa famille à l’occasion du Nouvel An iranien, et l’ont placée en détention dans la prison d'Evin. Les autorités ont également confisqué le passeport de sa jeune fille Gabriella, âgée de 22 mois, empêchant ainsi également son retour au Royaume-Uni. Le procès de Nazanin Zaghari-Ratcliffe a eu lieu le 14 août. Elle n’a pu consulter un avocat que trois jours avant son procès, près de trois mois après avoir été soumise à un interrogatoire mené par la Garde révolutionnaire de la ville de Kerman.

« La condamnation de Nazanin Zaghari-Ratcliffe sur la base de vagues accusations à l’issue d’un procès manifestement non équitable est un triste exemple de la soi-disant justice rendue par les tribunaux révolutionnaires en Iran », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les autorités devraient immédiatement libérer Nazanin Zaghari-Ratcliffe, ainsi que toute autre personne ayant la double nationalité qui est détenue sans faire l’objet d’une mise en accusation crédible. »

Le 7 août, Mizan, l’organe de presse du pouvoir judiciaire iranien, a affirmé que Nazanin Zaghari-Ratcliffe était un « agent » travaillant pour le compte de la Fondation Thomson Reuters, dont les actions caritatives étaient censées dissimuler, selon Mizan, des « opérations d'espionnage et de renseignement pour des gouvernements occidentaux ». Mizan a accusé Nazanin Zaghari-Ratcliffe de participer à un « projet d'infiltration », reprenant une formule régulièrement employée par des représentants de la ligne dure du gouvernement à l’encontre d’autres personnes ayant la double nationalité qui sont détenues ou emprisonnées en Iran. La Fondation Thomson Reuters a rejeté ces allégations, les qualifiant de « tentative flagrante de chercher à justifier l'emprisonnement de la citoyenne britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe ».

Parmi les autres personnes arrêtées en Iran au cours des deux années figurent le journaliste irano-américain Jason Rezaian, relâché en janvier 20216 dans le cadre d’un échange de prisonniers avec les Etats-Unis après avoir été détenu pendant 18 mois dans la prison d’Evin, et le citoyen irano-américain Robin (Reza) Shahini. Parmi les autres prisonniers figurent l’enseignante irano-canadienne Homa Hoodfar, le citoyen irano-américain Siamak Namazi ainsi que son père Bagher Namazi (ex-représentant de l’UNICEF âgé de 80 ans), et l’homme d’affaires irano-britannique Kamal Foroughi, 77 ans, qui n’a pas vu sa famille depuis plus de cinq ans et qui a urgemment besoin d’une opération de la cataracte sans laquelle il risque la cécité, selon sa  famille.

Communiqué intégral en anglais :

https://www.hrw.org/news/2016/09/13/iran-5-year-sentence-dual-national-dubious-charges

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