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Syrie : La justice est indispensable après cinq années d’exactions

La justice est un élément essentiel d’une paix durable

(New York, le 15 mars 2016) - Les pourparlers sur la paix en Syrie qui se déroulent à Genève sous l’égide des Nations Unies devraient aborder la question de la justice pour les victimes ainsi que la nécessité de traduire les auteurs d’abus en justice, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Une nouvelle réunion de représentants du gouvernement syrien et des principaux groupes d'opposition est prévue à Genève le 15 mars 2016, dans le cadre des négociations visant à mettre fin au conflit qui dure déjà depuis cinq ans.

« Il est certes urgent de mettre fin aux tueries et d'assurer la livraison d'aide humanitaire, mais toute résolution durable du conflit en Syrie doit également garantir la justice pour les victimes », a déclaré Nadim Houry, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Aucun individu impliqué dans des crimes graves ne devrait bénéficier d’immunité le mettant à l’abri de poursuites judiciaires, et après cinq années de ce conflit dévastateur, aucun accord ne devrait ignorer les victimes. »

Un homme transporte le corps d'un garçon tué selon des activistes locaux lors d’une frappe aérienne menée par les forces loyales au président Bachar al-Assad, lesquelles ont largué une « bombe-baril » sur le quartier de Sheikh Khodr à Alep, en Syrie, le 30 septembre 2014. © 2014 Reuters

Selon le Centre syrien pour la recherche politique, un organisme de recherche indépendant, le conflit avait déjà couté la vie à 470 000 Syriens au mois de février 2016. La propagation du conflit à travers le pays et l'intensification des combats a entraîné une grave crise humanitaire, avec 6,6 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays et 4,6 millions de personnes contraintes à chercher refuge dans les pays voisins, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.

Human Rights Watch a exhorté le Groupe international de soutien à la Syrie (International Syria Support Group, ISSG), co-présidé par les États-Unis et la Russie, ainsi que l'Envoyé spécial de l'ONU Staffan de Mistura, à s’assurer que les pourparlers comprennent des discussions de fond sur les moyens requis pour mettre fin aux multiples violations des droits humains, et pour permettre aux victimes d’obtenir justice.

Human Rights Watch a appelé à plusieurs reprises le Conseil de sécurité des Nations Unies à saisir la Cour pénale internationale de la situation en Syrie.

Au cours des cinq dernières années, Human Rights Watch a documenté et condamné diverses violations commises par les forces du gouvernement syrien, y compris des exécutions extrajudiciaires, des meurtres de civils, des disparitions forcées, le recours à la torture, l'utilisation d’armes incendiaires, d'armes chimiques et d’armes à sous-munitions, ainsi que des détentions arbitraires. Human Rights Watch a conclu que les forces gouvernementales ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Human Rights Watch a également documenté des violations perpétrées par les forces de l’opposition, notamment des exécutions extrajudiciaires et sommaires, le recours à la torture dans des centres de détention mis en place par ces forces, ainsi que l’utilisation d'enfants soldats.

 

Communiqué intégral en anglais :

https://www.hrw.org/news/2016/03/14/syria-justice-needed-5-years-abuses

 

Autre lien:

NewsPress 16.03.16

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