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Les membres du Parlement européen ont adressé, le 18 septembre, un message très clair aux autorités burundaises : l’éminent militant des droits humains Pierre Claver Mbonimpa devrait être remis en liberté immédiatement et sans condition.

Mbonimpa a été arrêté le 15 mai après s’être exprimé à la radio au sujet d’allégations selon lesquelles de jeunes Burundais étaient armés et recevaient une formation militaire en République démocratique du Congo. Il a ensuite été inculpé d'atteinte à la sûreté de l'État et d'utilisation de faux documents.

Le tribunal a rejeté les demandes de ses avocats pour la libération provisoire de Mbonimpa en raison de son âge - il a 66 ans - et de sa mauvaise santé, même après qu'il est tombé gravement malade à la fin août. Cela fait maintenant trois semaines qu’il se trouve à l'hôpital, dans l’attente d’un procès.

La résolution des députés européens a condamné l’arrestation de Mbonimpa et l’a qualifiée de « représentative des risques croissants auxquels sont confrontés les défenseurs des droits de l’homme » au Burundi. La résolution a également appelé la Haute Représentante de l'UE et les 28 États membres de l'UE à « s'assurer de l'existence d'une politique européenne claire à l'égard du Burundi, qui repose sur des principes et s'attaque aux violations graves des droits de l'homme observées actuellement » dans ce pays.

En effet, l'arrestation de Mbonimpa s’inscrit dans le contexte d'une répression gouvernementale contre les individus perçus comme des opposants ou détracteurs du gouvernement, à l'approche des élections de 2015. D'autres militants, ainsi que des journalistes indépendants et des membres de partis d'opposition, ont été à maintes reprises harcelés, intimidés et empêchés de mener leurs activités.

 Mbonimpa est un homme d’un courage exceptionnel qui a pris de grands risques pour faire la lumière sur les violations des droits humains au Burundi. Il a gagné beaucoup de respect et d'admiration de la part du public pour son travail sur les droits humains en tant que président de l'Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), l'une des principales organisations de défense des droits humains au Burundi.

 Le Cadre stratégique en matière de droits de l'homme et de démocratie (ang fra) adopté en 2012 par l'UE semble avoir été exactement conçu pour aider des gens comme Mbonimpa, en engageant l'UE à « peser de tout son poids pour soutenir les défenseurs de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme à travers le monde ». Pourtant, malgré cet engagement, les déclarations émises par le Service européen pour l'action extérieure et les États membres de l'UE sur son affaire ont jusqu'ici été faibles et ont de manière déplorable omis l'élément clé soulevé par le Parlement : un appel clair à sa libération.

 Dans les jours à venir, les députés européens devraient veiller à ce qu'il y ait un suivi adéquat à leur résolution et ne négliger aucun effort jusqu'à ce que Mbonimpa soit remis en liberté. Ils devraient aborder son affaire à chaque occasion auprès des autorités burundaises et insister pour que les institutions de l'UE et les 28 États membres de l'UE fassent tout leur possible pour obtenir la libération de Mbonimpa.

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