Une école gérée par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies (United Nations Relief and Works Agency, UNRWA) dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans la bande de Gaza, a subi une attaque le 30 juillet. Au moins 15 personnes ont été tuées, et des dizaines d'autres ont été blessées, dont des femmes et des enfants qui avaient cherché refuge en ce lieu. Il s'agit de la deuxième attaque contre une école de l'ONU en une semaine. Ces incidents font suite à d’autres attaques subies dans le passé par d’autres écoles à Gaza, lors desquelles des enfants étaient les principales victimes.
Les attaques contre les écoles mettent non seulement en danger la vie des enfants et des adultes qui s'y trouvent, mais ont aussi un effet dévastateur sur les enfants qui survivent, pendant de longues années après la fin du conflit.
L'armée israélienne a déclaré que « des militants ont tiré au mortier sur des soldats israéliens depuis les environs de l'école de l'UNRWA à Jabaliya » et que « les soldats ont riposté en tirant vers la zone de provenance de l’attaque ». L'UNRWA a indiqué que l'école, où 3 300 personnes s’étaient réfugiées après avoir été sommées par l'armée israélienne de quitter leurs domiciles, avait été attaquée à trois reprises.
Le 27 juillet, l'armée israélienne a reconnu que trois jours plus tôt, ses forces avaient tiré au mortier sur des combattants palestiniens qui se trouvaient à proximité d’une école élémentaire de l'ONU à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, et qu’« un obus de mortier a atterri dans la cour de l'école alors que personne ne s’y trouvait ». Les medias ont rapporté que l'attaque a tué au moins 15 personnes et fait plusieurs dizaines de blessés.
Les groupes armés palestiniens à Gaza ont également compromis la sécurité des écoles, qui sont des structures civiles. Le 16 juillet, des équipes de l'UNRWA ont trouvé un stock de 20 roquettes dans l’une de ses écoles, une pratique fermement condamnée par l'agence de l'ONU.
Les écoles sont par définition des structures civiles et sont donc protégées en principe par le droit international contre toute attaque, sauf si elles sont utilisées à des fins militaires. Toute attaque délibérée contre une école qui ne constitue pas un objectif militaire légitime est considérée comme un crime de guerre.
Les deux parties au conflit à Gaza devraient suivre les lignes directrices Lucens (Lucens Guidelines), qui ont été conçues pour mettre fin à l'utilisation des écoles à des fins militaires, et protéger les élèves ainsi que les enseignants, partout dans le monde.
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Tribune intégrale (en anglais) : https://www.hrw.org/node/127765
Autres informations sur Israël/Gaza : www.hrw.org/fr/middle-eastn-africa/israel-palestine
Vidéo sur la campagne visant à protéger les écoles partout dans le monde