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Israël : Les forces armées doivent cesser de tirer sur des civils à Gaza

Des soldats ont tué ou blessé des fermiers, des manifestants et des journalistes

(Jérusalem, le 25 avril 2014) - L'armée israélienne devrait cesser immédiatement de tirer sur des civils palestiniens dans la bande de Gaza, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les forces armées  israéliennes ont tué quatre civils et blessé plus de 60 autres à proximité de la clôture érigée le long de la frontière avec Gaza depuis le début de l’année, selon les chiffres des Nations Unies. Aucun incident faisant état de tirs mortels contre des combattants palestiniens armés dans ces zones n’a été signalé durant la même période.

Human Rights Watch a enquêté sur sept incidents survenus entre le 2 janvier et le 1er mars 2014, lors desquels les forces israéliennes ont tiré sur neuf civils à proximité de la clôture de Gaza. Quatre personnes ont été tuées, y compris un lycéen qui participait à un pique-nique et une femme souffrant d’un handicap mental, qui s’était perdue. Cinq autres personnes ont été blessées, dont deux journalistes ainsi que deux manifestants qui plantaient des oliviers ; aucune d’entre elles ne représentait une menace pour les soldats ou pour d’autres personnes. L'armée israélienne n'a soutenu dans aucun des sept incidents que les victimes participaient à des opérations militaires, ou que des groupes armés se trouvaient à proximité lorsque les soldats ont ouvert le feu.

« À plusieurs reprises lors des derniers mois, les forces israéliennes ont tué ou blessé des Palestiniens non armés simplement pour avoir franchi à l’intérieur du périmètre de Gaza une ligne invisible et fluctuante tracée par Israël », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Il est effarant de penser que des soldats ont tiré sur des hommes, des femmes et des enfants apparemment pour cette simple raison. »

L'armée israélienne a émis des directives interdisant toute présence palestinienne dans la bande de Gaza à moins d’une certaine distance, actuellement fixée à 300 mètres, de la clôture marquant la frontière avec Israël ; toutefois les forces israéliennes ont fréquemment tiré sur des Palestiniens au-delà de cette distance.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (BCAH, ou OCHA en anglais) estime que cette directive ainsi que le recours par les forces israéliennes à des balles réelles rend 35 % des terres agricoles de Gaza inaccessibles aux fermiers. Or les Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza, une zone densément peuplée, utilisent les terrains près de la clôture non seulement pour l’agriculture, mais aussi pour la collecte de ferraille et d'autres matériaux recyclables, ainsi que pour des loisirs.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, les forces israéliennes ont tué cinq civils palestiniens et en ont blessé 60 autres à Gaza, dans des zones proches de la clôture, en 2013. À ce jour en 2014, les forces israéliennes ont tué quatre civils et blessé plus de 60 civils dans ces zones ; dans la plupart des cas il s’est agi de personnes qui manifestaient contre les restrictions imposées par Israël quant à l'accès aux terrains agricoles près de la clôture.

Le droit international relatif aux droits humains s'applique aux situations dans lesquelles les forces armées assument aussi les fonctions de la police ou des forces d’application de la loi ; dans de telles circonstances, la force létale ne peut être utilisée que lorsque cela est strictement nécessaire en cas de menace imminente à la vie. Or les soldats israéliens ne sont pas confrontés à une telle menace de mort imminente de la part de civils palestiniens non armés qui se trouvent sur le territoire de Gaza, près de la clôture du périmètre.

En violation du droit international humanitaire (ou droit de la guerre), qui interdit les attaques contre les civils, les soldats israéliens ont tiré à plusieurs reprises sur des civils qui se trouvaient près de la clôture, du côté palestinien.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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