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Égypte : Les forces de sécurité ont recouru à une force meurtrière excessive

La dispersion de sit-in a constitué le pire incident d’homicides de masse illégaux dans l'histoire moderne de ce pays

(New York, le 19 août 2013) - Le recours rapide et massif par les forces de sécurité égyptiennes à la force létale pour disperser deux sit-in le 14 août a conduit au pire incident d’homicides de masse illégaux dans l'histoire moderne de l’Égypte, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Selon Human Rights Watch, la décision d'utiliser à grande échelle des balles réelles dès le début des opérations a reflété un manquement au devoir de respecter les normes internationales de base sur l'utilisation de la force meurtrière, sans être justifiée par les perturbations causées par les manifestations ou par le fait que certains manifestants portaient des armes. En outre, l’incapacité des autorités à fournir une voie de secours en toute sécurité aux manifestants, y compris aux blessés nécessitant d’urgence des soins médicaux, a constitué selon Human Rights Watch une grave violation des normes internationales.

Selon divers documents consultés par Human Rights Watch, des entretiens avec des travailleurs de la santé et des listes de personnes tuées obtenues par le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux (ECESR), la dispersion violente du sit-in sur la place Rabaa al-Adawiya a fait au moins 377 morts, un chiffre nettement plus élevé que le dernier chiffre annoncé par le ministère de la Santé (288 morts).

« Ce recours excessif et injustifié à la force meurtrière est la pire des réponses possibles à la situation extrêmement tendue en Égypte aujourd'hui », a déclaré Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les dirigeants militaires de l'Égypte devraient fortement restreindre les actions menées par les forces de police afin d’éviter que le pays ne sombre davantage dans la violence. »

Human Rights Watch continue d’enquêter sur la dispersion par les forces gouvernementales des sit-in des Frères musulmans dans deux quartiers du Grand Caire, sur la place Rabaa al-Adawiya (Nasr City) et sur la place Nahda (Gizeh). Des chercheurs de Human Rights Watch ont mené des entretiens avec 41 personnes - des manifestants, des médecins et des résidents des deux quartiers - et a visité le Centre médical de Rabaa al-Adawiya ainsi que d’autres hôpitaux et des morgues.

 

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

 

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