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Yémen : Les forces de sécurité doivent cesser d'utiliser des pistolets à impulsion électrique contre les manifestants

Le ministère de l’Intérieur a déployé des forces paramilitaires armées contre des étudiants

Actualisation :
14.02 : Durcissement de la répression.
18.02 : Déjà 6 morts et plus de 100 blessés.
20.02 : Retour fragile au calme.
23.02 : Reprise de la violence à Sanaa.
24.02 : Décès de deux manifestants.

(Sanaa, le 13 février 2011) - Les forces de sécurité yéménites ont employé des pistolets à impulsion électrique pour réprimer une manifestation pacifique contre le gouvernement dans la capitale, Sanaa, le 13 février, et ont attaqué les manifestants à coups de matraque, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.  Human Rights Watch a appelé le gouvernement yéménite à mettre immédiatement fin à de telles attaques, à ouvrir une enquête, et à poursuivre en justice tout individu responsable de ces agressions.

« Sans provocation, les forces de sécurité du gouvernement ont employé des pistolets à impulsion électrique contre des manifestants pacifiques dans les rues de Sanaa, et les ont violemment passés à tabac », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Le gouvernement doit endosser l'entière responsabilité de ces attaques. »

Selon les témoignages recueillis par Human Rights Watch, une manifestation contre le gouvernement organisée par des étudiants et militants indépendants a débuté dimanche 13 février à 10 heures devant l'université de Sanaa. Peu de temps après, plus d'un millier de manifestants  scandaient des slogans réclamant la démission du président Ali Abdallah Saleh.

Des dizaines de « baltagias » (soit « voyous »), des hommes recrutés par le gouvernement pour réprimer toute manifestation,  sont arrivés et ont attaqué les manifestants. Souhaitant éviter une confrontation avec les « baltagias », les manifestants ont entamé une marche pacifique.

Arrivés au carrefour de Rowaishan vers 13 heures, les manifestants ont été attaqués par plusieurs centaines de forces paramilitaires de l'Organisation centrale de sécurité du ministère de l'Intérieur, armés de matraques, de fusils d'assaut militaires, et de bombes lacrymogènes.  Plusieurs jeunes manifestants ont été arrêtés.

Human Rights Watch a appelé le gouvernement yéménite à respecter les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l'utilisation des armes à feu par les responsables de l'application des lois. Selon ces Principes, les responsables de l'application des lois, dans l'accomplissement de leurs fonctions, doivent recourir dans la mesure du possible à des moyens non violents avant de faire usage de la force ou d'armes à feu. Lorsque l'usage légitime de la force est jugé inévitable, les responsables de l'application des lois doivent en user avec modération en ne causant que le minimum de dommages et d'atteintes à l'intégrité physique.

Pour lire l'intégralité de ce communique en anglais, veuillez cliquer ici.

Rectificatif :  Une précédente version de ce communiqué a employé le mot « Taser » en tant que terme générique pour « pistolet à impulsion électrique » et non pour indiquer qu'il s'agissait d'armes de marque Taser.

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