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Sri Lanka : Evacuer les civils de toute urgence

Le gouvernement et les Tigres tamouls doivent permettre aux civils de fuir la zone de combats

(New York) - Le gouvernement sri lankais et l’organisation séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) doivent immédiatement s’accorder sur un plan d’action pour permettre aux civils enclavés au Vanni de quitter la zone de conflit, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Quelques 150 000 civils sont menacés par les combats et les pénuries d’aide dans la zone de combat qui demeure au Nord du Sri Lanka.

  « Une évacuation humanitaire des civils est absolument nécessaire au plus vite » a déclaré Brad Adams, Directeur de la division Asie au sein de Human Rights Watch. « Le Sri Lanka doit urgemment travailler avec les gouvernements qui se préoccupent du sort du Sri Lanka pour aider les civils à fuir les combats. »

Human Rights Watch a appelé à la fois les forces armées sri lankaises et le LTTE à respecter leurs obligations en matière de droit international humanitaire en prenant toutes les mesures nécessaires pour permettre l’évacuation des civils et autoriser l’aide humanitaire à atteindre les populations dans le besoin. Au cours des deux derniers mois, plus de 2 000 civils ont été tués dans le conflit et des milliers d’autres blessés. 

Le Comité international de la Croix rouge (CICR), qui, au cours des trois dernières semaines, a évacué quelques 2 400 civils de la zone de combat, a également appelé aujourd’hui à l’évacuation des civils et a exhorté les parties au conflit à autoriser l’entrée dans la zone d’une quantité d’aide plus importante. Jacques de Maio, le responsable des opérations en Asie du Sud pour le CICR, a ainsi fait une déclaration dans laquelle il décrit la situation comme « l’une des plus désastreuses » qu’il n’ait jamais connues. « Pourtant il serait possible d’éviter plus de souffrances et de morts inutiles en permettant aux civils qui veulent partir de quitter la zone », a-t-il indiqué. 

Décrivant la situation comme une « catastrophe humanitaire en cours », les Nations unies ont déclaré aujourd’hui que les civils enclavés dans la zone de combat au nord du Sri Lanka meurent faute de nourriture et de médicaments. « Les morts dues à un manque de nourriture sont devenues une réalité », a déclaré aujourd’hui à la presse Georges Weiss, porte-parole des Nations unies. « Une pénurie de médicaments a conduit à la fin du mois de février à la mort de neuf enfants qui avaient des maladies guérissables comme la pneumonie ou la méningite. » 

La décision du gouvernement sri lankais en septembre 2008 d’interdire à la plupart des agences humanitaires d’opérer dans le Vanni a exacerbé la détresse des civils. Les convois humanitaires ne peuvent pas atteindre les milliers de civils dans le besoin. Par exemple, l’organisation médicale internationale Médecins sans Frontières (MSF) dispose de l’équipement nécessaire et d’équipes de médecins prêtes à intervenir pour fournir une assistance et sauver des vies, mais le gouvernement leur refuse toujours l’autorisation d’accéder à la région. 

Human Rights Watch a critiqué à la fois le gouvernement sri lankais et les forces du LTTE pour des violations graves du droit international humanitaire durant les récents combats. En plus d’avoir empêché les civils de quitter les zones de combat, le LTTE a déployé ses troupes tout près des civils, faisant d’eux des « boucliers humains » ; ils ont aussi tiré sur les civils qui tentaient de fuir vers des zones contrôlées par le gouvernement et recruté des enfants pour servir dans leurs rangs. 

Les forces armées sri lankaises ont à plusieurs reprises et sans discrimination tiré des charges d’artillerie sur des zones densément peuplées, y compris des zones déclarées unilatéralement « sûres » et des hôpitaux. Les déclarations du gouvernement suggèrent que tous les tamouls qui restent dans les zones contrôlées par le LTTE sont des combattants, donnant de fait son feu vert à des attaques illégales. 

« Le monde regarde alors qu’une catastrophe humanitaire se déroule au Sri Lanka », a déclaré Brad Adams. « L’ONU et les gouvernements qui se préoccupent du sort du Sri Lanka devraient prendre l’initiative pour empêcher d’inutiles morts de civils au Sri Lanka. »

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