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RD Congo : Un organe des droits humains condamne les atteintes aux droits des enfants

Le gouvernement doit agir rapidement sur les violations commises

(New York) - Le gouvernement de la République démocratique du Congo devrait d'urgence mettre en œuvre les nouvelles recommandations du Comité des droits de l'enfant des Nations Unies pour protéger les enfants contre les violences et les abus, ont déclaré aujourd'hui Human Rights Watch et la Coalition d'organisations non gouvernementales congolaises des droits de l'enfant (CODE).

En effet, dans ses observations finales sur la situation des droits des enfants au Congo, publiées le 30 janvier, l'organe de l'ONU s'est dit profondément préoccupé par le fait que le gouvernement congolais, au travers de ses forces armées, porte une « responsabilité directe de violations » et que le gouvernement n'a pas protégé les enfants contre les violations de leurs droits commises par des groupes armés non étatiques.

« Les observations finales du Comité démontrent les souffrances incroyables des enfants au Congo », a déclaré Juliane Kippenberg, chercheuse à la Division des droits de l'Enfant de Human Rights Watch. « Le Comité précise que la responsabilité pour les violations des droits des enfants à l'est de la RDC incombe non seulement aux milices et groupes rebelles, mais aussi au gouvernement lui-même. »

Le Comité a exprimé sa préoccupation face aux violations de pratiquement tous les articles de la Convention relative aux droits de l'enfant, tels que les protections contre les violences, les abus sexuels, l'exploitation du travail, la traite d'enfants, les enlèvements, le recrutement d'enfants soldats et les arrestations arbitraires. Il a aussi fait part de sa profonde préoccupation face aux taux très élevés de mortalité infantile et maternelle, particulièrement des enfants de moins de 5 ans, ainsi que des faibles taux de scolarisation.

Ainsi, l'organe de l'ONU a appelé le gouvernement à accélérer la mise en œuvre effective du Code de protection de l'enfant récemment adopté et d'autres dispositions de protection appropriées. Il a aussi exhorté le gouvernement, entre autres, à :

  • redémarrer le programme de désarmement, démobilisation et réintégration pour les anciens enfants soldats, y compris les filles;
  • fournir une assistance suffisante pour les enfants réfugiés et déplacés à l'intérieur de leur pays, et empêcher toutes formes de violence à leur encontre;
  • établir des programmes pour la protection et la réintégration des enfants des rues, et garantir que l'armée et la police respectent leurs droits;
  • rendre illégales les accusations de sorcellerie portées contre les enfants;
  • garantir que les auteurs d'agressions sexuelles contre les enfants font l'objet de poursuitesjuridiques;
  • prendre des mesures pour éliminer l'exploitation des enfants au travail, en particulier dans ses pires formes, ainsi que la vente et le trafic d'enfants;
  • prendre des mesures pour garantir que les soins de santé élémentaires soient accessibles et abordables, et pour aborder le problème des taux élevés de mortalité infantile, post-infantile et maternelle, ainsi que des décès causés par des maladies qui pourraient être évitées et par le VIH/SIDA;
  • collaborer avec la Cour pénale internationale (CPI), et soutenir la force de maintien de la paix, la MONUC, et les instruments de l'ONU relatifs aux droits de l'enfant.

« Le gouvernement devrait prendre ces recommandations au sérieux et commencer immédiatement à les mettre en œuvre », a observé Théodore Kabanga, coordinateur de la Coalition des organisations non gouvernementales des droits de l'enfant. « Le gouvernement doit garantir que tous les crimes contre les enfants, qu'ils soient commis par les groupes rebelles, les forces de sécurité gouvernementales ou des individus, font l'objet d'enquêtes et de poursuites judiciaires. »

Le Comité des droits de l'enfant est un organe composé d'experts indépendants qui examine la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant par tous les Etats parties. Le 21 janvier 2009, une délégation du gouvernement congolais conduite par le ministre des droits humains a présenté au Comité à Genève le deuxième rapport sur la mise en œuvre de la Convention.

Le Comité a publié ses observations finales sur la base du rapport écrit du gouvernement, des échanges oraux avec le gouvernement, ainsi que des informations fournies par des agences de l'ONU, des ONG et d'autres observateurs indépendants. Les deux rapporteurs de pays chargés du Congo étaient Mme Moushira Khattab (Egypte) et M. Kamel Filali (Algérie).

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