Après avoir financé pendant des années une insurrection brutale en Sierra Leone, Charles Taylor, l'ancien Président du Libéria, est enfin traduit en justice pour crimes contre l'humanité. Human Rights Watch a joué un rôle important en posant les bases de son procès, en recensant consciencieusement les atrocités commises par le Front révolutionnaire uni (RUF), un groupe rebelle sierra léonais que Charles Taylor a financé pendant une dizaine d'années. Le RUF a montré l'étendue de sa brutalité en tranchant les bras et les jambes des civils, hommes et femmes, jeunes et vieux. Charles Taylor est le premier dirigeant africain à être traduit en justice pour des violations de droits humains.
« Le procès de Charles Taylor fait passer le message que même un ancien président, un homme ayant du pouvoir, de l'argent et des amis haut placés, peut être traduit en justice », a déclaré Elise Keppler, conseillère pour le programme Justice internationale de Human Rights Watch. «Ce procès montre aux peuples d'Afrique et d'ailleurs que le monde a changé et il envoie aux auteurs potentiels d'exactions l'avertissement qu'eux aussi pourraient bien se retrouver devant les tribunaux. »
Après sa mise en accusation par un tribunal spécial, Charles Taylor s'est réfugié au Nigeria. Mais après deux ans de pressions constantes exercées par Human Rights Watch et d'autres sur les dirigeants africains et internationaux, il a finalement été extradé vers le Libéria. Le procès de C. Taylor a débuté en janvier 2008. Charles Taylor fait l'objet de onze chefs d'accusation pour crimes de guerre, dont des meurtres et des mutilations de civils, la réduction en esclavage sexuel de femmes et de filles, et l'enlèvement d'adultes et d'enfants à des fins de travail forcé ou pour en faire des combattants.
Human Rights Watch a accompli cela en :
- Recensant les violations des droits humains commises par Charles Taylor au Libéria et en Sierra Leone.
- Faisant pression pour la création du Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour juger les auteurs d'exactions en temps de guerre.
- Soutenant la mise en accusation par le tribunal de Charles Taylor pour crimes de guerre.
- Traquant Charles Taylor pendant des années et en œuvrant pendant deux ans pour qu'il soit extradé depuis le Nigeria.
- Nouant des partenariats avec des groupes clés africains et internationaux.
- Persuadant la Maison Blanche de refuser de rencontrer le président du Nigeria tant qu'il ne remettrait pas Charles Taylor à la justice internationale.
- Encourageant la présidente du Libéria à exiger l'extradition de Charles Taylor.
- Fournissant des preuves des crimes de Charles Taylor aux procureurs du Tribunal spécial.
- Témoignant en tant qu'expert au procès de Charles Taylor.
