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Serbie: l’UE envoie un mauvais message en reprenant les négociations

Une pression ferme et constante est nécessaire afin d’assurer la remise de Mladic

L’Union européenne a amoindrit sa propre influence de façon inconsidérée en annonçant la reprise des négociations avec la Serbie à la suite de la récente arrestation d’un suspect accusé de crimes de guerre, alors que son commandant Ratko Mladic reste en liberté, comme Human Rights Watch l’a rappelé aujourd’hui.

Human Rights Watch a affirmé que l’Union Européenne devait désormais utiliser le reste de son influence pour obtenir l’entière coopération de la Serbie avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). La Serbie a facilité l’arrestation jeudi dernier de Zdravko Tolimir, un général pendant la guerre serbe bosniaque accusé de génocide et recherché par le tribunal ; mais son ex-commandant Ratko Mladic reste en liberté.

« L’arrestation de Tolimir représente sans aucun doute un progrès, mais elle ne mérite pas pour autant la reprise des négociations avec la Serbie », a affirmé Richard Dicker, le directeur du Programme de Justice Internationale de Human Rights Watch. « Mais avec les négociations actuellement en cours, l’UE doit utiliser son influence pour insister sur l’entière coopération de Belgrade avec le TPIY, y compris pour l’arrestation rapide de Ratko Mladic. »

En mai 2006, la Commission européenne a suspendu les négociations sur un Accord de stabilisation et d’association avec la Serbie à cause de son échec continu de coopérer avec le TPIY, et plus précisément de remettre Ratko Mladic—un architecte indirect du génocide de Srebrenica.

En février, les ministres des affaires étrangères de l’UE ont indiqué leur volonté de reprendre les négociations avec la Serbie, à condition que le nouveau gouvernement « s’engage à coopérer entièrement avec le TPIY et prenne des mesures concrètes et effectives à cet effet ». Le commissaire européen responsable de l’élargissement, Olli Rehn, a plus tard publiquement annoncé la volonté de l’Union européenne de reprendre les négociations même sans une complète coopération de la Serbie.

La Cour Internationale de Justice a décrété en février que l’échec de la Serbie de remettre Mladic au TPIY équivalait à une violation continue de la Convention sur le génocide, et a sommé la Serbie de coopérer entièrement avec le tribunal.

« L’arrestation de Tolimir est un début encourageant. Mais si la Serbie veut se montrer sérieuse dans la coopération, elle devrait se conformer aux règles de la Cour internationale et livrer Ratko Mladic », a affirmé Dicker. « La Serbie devrait aussi partager ses renseignements et ses informations concernant ses efforts avec le procureur du tribunal des crimes de guerres ».

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