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Soudan : Le Conseil de Sécurité doit obtenir le consentement soudanais pour l’envoi d’ une force onusienne

Les attaques transfrontalières au Tchad soulignent la nécessité d’agir

(New York)- Le Conseil de Sécurité des Nations Unies doit rapidement s’assurer du consentement du Soudan pour le déploiement d’une force des Nations Unies au Darfour, mandatée pour assurer la protection des civils, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Une délégation du Conseil de Sécurité devait arriver à Khartoum le 5 juin et rendre visite aux camps de personnes déplacées au Darfour, avant de poursuivre vers le Tchad.

Les milices Janjawid soutenues par le gouvernement et les groupes armés d’opposition qui agissent au Darfour continuent de mettre les civils en grand danger. Les milices basées au Darfour commettent de plus en plus d’atrocités à l’encontre des civils tchadiens de l’autre côté de la frontière, dans certains cas avec la participation de recrues tchadiennes, a déclaré Human Rights Watch.

« La nécessité d’une force internationale puissante au Darfour pour empêcher les attaques contre les civils et sécuriser la frontière Tchad-Soudan est plus grande que jamais, » a affirmé Peter Takirambudde, directeur pour l’Afrique à Human Rights Watch. « Une force robuste visant à protéger les civils pourrait contribuer à mettre un terme à trois années de crimes de guerre au Darfour, mais seulement si on lui donne les moyens de le faire. Le Conseil de Sécurité doit mandater une force des Nations Unies pouvant employer ‘tous les moyens nécessaires’ pour protéger les civils. »

Une mission au Darfour dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, avec l’autorisation d’employer « tous les moyens nécessaires », permettrait à la force des Nations Unies d’utiliser une panoplie de mesures, y compris des actions préventives agressives, pour empêcher, ou répondre à des attaques contre les civils, y compris les convois et les travailleurs humanitaires.

Une force internationale au Darfour plus importante, plus robuste et plus mobile est essentielle afin de restaurer la sécurité dans les zones rurales des deux côtés de la frontière soudano-tchadienne et pour aider le retour des personnes déplacées, a affirmé Human Rights Watch.

La délégation du Conseil de Sécurité devait visiter des camps des personnes déplacées par la guerre, ainsi que des troupes de la force de l’Union Africaine au Darfour, qui compte 7000 soldats. Des plans visant à convertir la force de l’Union Africaine dotée de moyens insuffisants en une force des Nations Unies plus importante et mieux équipée sont en cours. Après s’être rendue au Darfour, la délégation poursuit a poursuivi sa visite au Tchad et termine a terminé son voyage en République Démocratique du Congo.

Khartoum continue à s’opposer à une force des Nations Unies malgré la signature le 5 mai d’un accord de paix pour le Darfour, dont le gouvernement avait fait une condition préalable au déploiement des troupes des Nations Unies dans la région. Le Conseil de Sécurité a approuvé une résolution appelant le gouvernement soudanais à faciliter l’accès des planificateurs des Nations Unies d’ici le 23 mai. Le 25 mai, à la suite d’une visite à Khartoum, Lakhdar Brahimi, envoyé spécial des Nations Unies, a annoncé que le gouvernement soudanais avait accepté l’entrée d’une équipe d’organisateurs des Nations Unies, mais n’avait pas donné son consentement pour une force des Nations Unies au Darfour.

Human Rights Watch a appelé instamment les états membres du Conseil de Sécurité à :

- Garantir que toute résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies autorisant une
force des Nations Unies au Darfour demande aux forces des Nations Unies “d’employer
tous les moyens nécessaires” pour protéger les civils, conformément au Chapitre
VII de la Charte des Nations Unies.

- Soutenir les efforts de l’Union Africaine au Darfour pour atteindre une pleine capacité
opérationnelle, y compris des capacités de réponse rapide, et pour interpréter de façon
énergique son mandat de protection des civils jusqu’à la transition à une force des Nations
Unies. Les états membres doivent immédiatement financer et fournir du personnel et un
soutien technique à l’Union Africaine, et plus tard à la mission des Nations Unies au Darfour.

- Prendre toutes les mesures nécessaires – comme garantir la pleine application de l’embargo
sur les armes, l’application de nouvelles sanctions contre des fonctionnaires soudanais,
s’engager à fournir des ressources aux Nations Unies et voter les résolutions nécessaires – pour
garantir le déploiement d’une force des Nations Unies au Darfour d’ici le 1er octobre 2006 (à
l’expiration du mandat de la mission de l’Union Africaine le 30 septembre 2006).

Plus de deux millions de civils ont été victimes de “nettoyage ethnique” depuis 2003 et vivent désormais dans des camps au Darfour et au Tchad. Human Rights Watch a appelé les membres du Conseil de Sécurité à faire preuve de leur engagement dans leur « responsabilité de protéger » les populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité stipulée dans la Résolution 1674 du Conseil de Sécurité, et à faire de la protection des civils une priorité de la prochaine visite de la délégation dans la région.

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