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Soudan : Libérez le défenseur des droits de l’homme emprisonné au Darfour

Un avocat emprisonné risque d’être torturé

Le gouvernement soudanais devrait libérer immédiatement un défenseur des droits de l’homme emprisonné arbitrairement depuis une semaine à Nyala, dans le sud du Darfour, qui pourrait courir le risque d’être torturé, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Le 16 mai, les services de sécurité soudanais ont arrêté Mossaad Mohammed Ali, le coordinateur du Centre Amel pour le traitement et la réhabilitation des victimes de torture, une organisation non gouvernementale qui fournit une aide juridique, médicale et psychosociale aux victimes de viols, de torture et autres abus, dans le sud du Darfour. A ce jour, aucun membre de sa famille ni aucune agence de contrôle indépendante n’a reçu l’autorisation de lui rendre visite.

« Plus longue la détention de Mossaad Mohammed Ali est gardée secrète, plus grand est le risque qu’il subisse des mauvais traitements, y compris qu’il soit torturé, » a déclaré Peter Takirambudde, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les autorités soudanaises doivent le relâcher immédiatement, ou le mettre en accusation et lui donner accès à une assistance juridique. »

Mossaad Mohammed Ali et Adam Mohamed Shareif, avocats travaillant au Centre Amel, ont reçu l’ordre de se présenter aux bureaux des forces de sécurité soudanaises le 15 mai à Nyala, au Sud Darfour. Ils se sont présentés aux bureaux de la sécurité ce jour-là et ont été autorisés à rentrer chez eux le soir même. Le lendemain, 16 mai, Mossaad Mohammed Ali a été arrêté. Aucun chef d’accusation n’a été formulé contre lui et personne n’a été autorisé à lui rendre visite, malgré les demandes de sa famille, de son avocat et des représentants des observateurs des droits de l’homme des Nations Unies. Adam Mohamed Shareif, quant à lui, continue de se présenter quotidiennement aux bureaux des forces de sécurité mais il a jusqu’ici toujours été autorisé à rentrer chez lui.

La détention de Mossaad Mohammed Ali est probablement liée au travail mené par le Centre Amel pour aider et soigner les victimes de viols, de torture et autres abus commis par les parties au conflit au Darfour. Les arrestations et détentions arbitraires ainsi que d’autres formes d’abus sont fréquemment employées par les instances gouvernementales soudanaises pour harceler et réduire au silence les défenseurs des droits de l’homme; alors même que la torture et autres mauvais traitements infligés aux personnes en détention sont courants au Soudan.

Des personnes travaillant pour des agences humanitaires au Darfour ont également été menacées d’expulsion ou accusées de crime passible de la peine de mort par le gouvernement soudanais au cours des deux dernières années. Sont particulièrement en danger les personnes appartenant à des agences qui ont publiquement fait le constat des atteintes aux droits de l’homme commises au Darfour. Ainsi, entre décembre 2004 et avril 2005, Human Rights Watch a rapporté l’arrestation et la détention arbitraire de plus de 20 travailleurs humanitaires et défenseurs des droits de l’homme.

« Il est clair que les promesses du gouvernement Soudanais de respecter les droits humains ne valent en réalité que sur le papier » a déclaré Takirambudde. « Ces arrestations montrent que la campagne de harcèlement menée par Khartoum contre les travailleurs humanitaires et les défenseurs des droits de l’homme continue de plus belle, en dépit du récent accord de paix. »

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