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Côte d'Ivoire: Le gouvernement doit reprendre les milices en main

Le Conseil de Sécurité de l’ONU doit sanctionner les responsables de violations des droits de l’homme

(Dakar) – Le gouvernement ivoirien doit prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux attaques contre les casques bleus de l’ONU par des milices progouvernementales, affirme aujourd’hui Human Rights Watch.

Human Rights Watch appelle le Conseil de sécurité des Nations Unies à augmenter le nombre de ses soldats sur le terrain. Si l’escalade de la violence continue, les conséquences en terme de droits de l’homme pour les civils ivoiriens seront désastreuses.

Depuis lundi, les bases de l’ONU à Abidjan, Daloa, Guiglo et San Pedro ont été visées par des attaques et assiégées par des groupes appartenant à des milices progouvernementales, comme les Jeunes Patriotes. Mercredi, ces milices ont pris le contrôle de la radio et de la télévision d’Etat ivoirienne, d’où ils ont appelé les foules à assiéger le quartier général de l’ONU et la base militaire française d’Abidjan.

« Les violences de cette semaine montrent qu’il est indispensable que le Conseil de sécurité augmente substantiellement le contingent de l’ONU et active les sanctions prévues par les résolutions du Conseil de Sécurité contre les responsables de violations des droits de l’homme » déclare Peter Takirambudde, Directeur exécutif de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les casques bleus doivent continuer de prendre en charge la protection des civils et retourner le plus rapidement possible dans les régions affectées par la violence où se trouvent des populations vulnérables. »

Les attaques visant les casques bleus ont commencé après que le Groupe de travail international (GTI) mis sur pied par le Conseil de Sécurité et chargé du suivi du processus de paix, a conclu que le mandat de l’Assemblée nationale ivoirienne ne devait êau terme de son mandat, le 16 Décembre 2005. Les manifestants ont accusé le GTI et l’ONU d’outrepasser ses fonctions et de porter atteinte à la souveraineté ivoirienne. Le parti du Président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), détenait en effet une majorité des sièges de cette Assemblée.

Depuis quelques jours, des foules de partisans du Président Gbagbo, dont des milices, ont envahi les rues, brûlant des pneus, érigeant des barrages sur les voies principales d’Abidjan et prenant d’assaut les véhicules et les bâtiments de l’ONU dans quatre villes. Mardi, A San Pedro, les manifestants ont jeté des cocktails Molotov à l’intérieur d’un immeuble de la police civile de l’ONU. Mercredi, ce fut au tour des antennes régionales de l’ONU à Daloa et Guiglo, ainsi qu’au quartier général d’Abidjan, d’être pris d’assaut. Au moins quatre assaillants ont été tués dans un échange de tirs alors qu’ils essayaient d’envahir la base de l’ONU à Guiglo. A Daloa, les habitations de membres du personnel de l’ONU ont été saccagées.

Un contingent de 6000 casques bleus de l’ONU et 4000 soldats français très équipés surveillent la zone-tampon entre le nord du pays, tenu par les rebelles et le sud, contrôlé par le gouvernement. Dans un rapport de l’ONU de janvier 2005, le Secrétaire général Kofi Annan déclare que la force onusienne, éparpillée sur tout le territoire, est insuffisante pour assurer le maintien de la paix, particulièrement si une nouvelle crise se déclenche. Il a demandé 3400 soldats supplémentaires.

“Il est impératif que le gouvernement ivoirien prennent les mesures urgentes et nécessaires afin de mettre un terme aux attaques, » conclu Takirambudde.

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