(New York, 1er juillet 2005) — Au sommet de l’Union africaine la semaine prochaine, les leaders africains devraient placer la protection des civils au Darfour en tête de leurs priorités, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les leaders des 53 états membres de l’organisation pan-africaine se retrouveront à Sirte en Libye les 4 et 5 juillet.
« L’Union africaine mérite d’être complimentée pour avoir pris la tête des efforts visant à restaurer la sécurité au Darfour, déchiré par la guerre, » a déclaré Georgette Gagnon, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch. « Des forces supplémentaires de l’Union africaine doivent être déployées dans tout le Darfour pour protéger les civils et contribuer à contrer la purification ethnique. »
L’Union africaine va débuter aujourd’hui la seconde phase du déploiement de ses troupes au Darfour. Les plans visant à faire passer les effectifs des forces de l’UA de 2 700 hommes à 7 700 d’ici à la fin septembre sont déjà en cours d’exécution.
Le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Kenya fournissent les forces supplémentaires dont environ 4 000 soldats et 1000 policiers. L’Union européenne, l’OTAN, les Nations unies—avec d’autres pays tels que les Etats unis, la France, le Canada et la Grande-Bretagne—apportent un soutien technique, financier et logistique pour permettre le déploiement de ces forces de l’UA.
« Il n’y a pas de temps à perdre, » a déclaré Gagnon. « La violence et l’insécurité persistent au Darfour, en particulier dans les régions où il n’y a pas de troupes de l’UA. »
Human Rights Watch a appelé l’Union africaine à s’assurer que ses forces au Darfour seront déployées rapidement dans un nombre plus important de villages et de petites villes dans toute cette région dont la taille est grossièrement équivalente à celle de la France.
Les troupes de l’Union africaine devraient fermement protéger les civils, patrouiller de façon très active et sécuriser les routes principales pour le trafic humanitaire, commercial et civil. Ces forces devraient également entreprendre ce qui est nécessaire pour établir un environnement sur et sécurisé qui permettra le retour volontaire et en toute sécurité des réfugiés et personnes déplacées.
Une fois déployées les 7 700 forces de l’UA, l’Union africaine, l’OTAN, les Nations unies et d’autres bailleurs devront préparer la prochaine phase prévue du déploiement qui pourrait faire passer l’effectif des forces de l’UA à 12 300 hommes.
Une fois déployées les 7 700 forces de l’UA, l’Union africaine, l’OTAN, les Nations unies et d’autres bailleurs devront commencer, le plus rapidement que possible la prochaine phase du déploiement, ce qui devrait faire passer l’effectif des forces de l’UA à 12 300 hommes.
« Le statu quo au Darfour est inacceptable. Le fait que deux millions de personnes se trouvent dans l’incapacité de rentrer chez elles est la garantie assurée de la poursuite de l’instabilité et des actes de vengeance » a déclaré Gagnon. « La situation actuelle récompense les responsables de la purification ethnique et des crimes de guerre. »
Human Rights Watch a appelé l’Union africaine, les Nations unies, l’OTAN, l’Union européenne et d’autres membres concernés de la communauté internationale à poursuivre le partenariat récemment établi afin de fournir protection et liberté de mouvement au Darfour. Ces efforts doivent garantir que les deux millions d’habitants du Darfour qui ont été déplacés pourront rentrer chez eux et, dans une région où le conflit a rendu 3,5 millions de personnes dépendantes de l’aide alimentaire, qu’ils pourront cultiver leurs terres en toute sécurité.
Les bailleurs doivent continuer à fournir la logistique nécessaire et l’assistance financière à l’Union africaine au Soudan. Human Rights Watch a exhorté les états membres de l’Union africaine—en particulier le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Sénégal et le Kenya—à maintenir un déploiement important de troupes et de policiers jusqu’à la fin de la crise au Darfour.
« Des pays comme le Nigéria, le Rwanda et l’Afrique du Sud ont fait preuve de leadership en contribuant à la mission de l’Union africaine au Darfour, » a déclaré Gagnon. « D’autres pays africains devraient suivre leur exemple en envoyant des troupes, des observateurs militaires et des policiers. »