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Le spectaculaire retour en arrière du Kremlin dans le domaine des droits humains et de l'Etat de droit devrait figurer parmi les thèmes clés à aborder par l'Union européenne pendant son sommet avec la Russie. C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le Human Rights Watch. Le Président russe Vladimir Poutine sera présent à ce sommet, qui débutera le 25 novembre, à La Haye.

Ce sommet, dont un des thèmes clés sera le partenariat stratégique de l'Union européenne avec la Russie, devrait permettre d'établir le calendrier des relations entre l'UE et la Russie pour les années à venir. Ce sommet se tient deux mois après que le Président Poutine ait proposé de nouvelles mesures visant à supprimer l'élection directe des candidats-députés et l'habilitant à nommer lui-même des gouverneurs régionaux. Avant cela, le gouvernement avait déjà supprimé les chaînes de télévision indépendantes et marginalisé l'opposition politique. Par ailleurs, Poutine avait personnellement menacé les organisations non gouvernementales.

“Le Kremlin est en train de remettre en cause ce qui est véritablement le principal acquis de la glasnost: la possibilité de contrôler l'exécutif et d'exercer un contrepoids à ce pouvoir,” affirme Lotte Leicht, directrice du bureau de Bruxelles du Human Rights Watch. “Aujourd'hui plus que jamais, les dirigeants européens doivent faire comprendre à M. Poutine que les droits humains et l'état de droit sont les conditions essentielles d'un partenariat avec la Russie.”

Dans une lettre adressée aux ministres des affaires étrangères de l'Union européenne, le Human Rights Watch a résumé ses inquiétudes quant à cette évolution en Russie. Dans cette lettre, le Human Right Watch appelle également l'Union européenne à faire des droits humains et de l'état de droit des éléments clés de la poursuite et de l'amélioration des relations avec Moscou. Ces dernières années, le gouvernement russe a tenté de faire pression sur l'UE afin que celle-ci supprime des discussions bilatérales certaines questions clés en rapport avec les droits humains.

“Il est temps que l'UE se positionne clairement sur ce qu'elle représente et sur la teneur de ses relations avec la Russie,” a déclaré Mme Leicht. “Les ‘valeurs communes’ de l'Europe risquent sinon de sonner creux.”

Selon le Human Rights Watch, les chaînes de télévision sont placées sous le strict contrôle du Kremlin, l'opposition est rayée du paysage et les autres leaders politiques font l'objet d'intimidations de la part d'un Poutine assoiffé de pouvoir. Dans un tel contexte, seul l'étranger pourrait encore influencer le dirigeant russe.

A propos de la Tchétchénie, où le conflit armé est entré dans sa sixième année, le Human Rights Watch a demandé à l'Union européenne d'insister auprès du gouvernement russe pour qu'il mette en place une procédure digne de ce nom obligeant les autorités russes présentes en Tchétchénie à rendre compte des milliers de cas de disparitions forcées, de tortures et d'exécutions sommaires.

“L'UE et la Russie ont tous deux intérêt à retrouver la stabilité dans le Caucase du Nord,” a expliqué Leicht. “Mais ce retour à la normale ne pourra être réalisé que si le gouvernement russe s'emploie à gagner la confiance des civils tchétchènes. Pour y arriver, Moscou doit mettre fin aux atrocités commises dans la région et mettre en place une procédure obligeant les responsables à en rendre compte.”

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