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A Bujumbura rural, aux portes de la capitale, des civils ont été tués, violés et blessés dans les combats qui se poursuivent entre les troupes gouvernementales, alliées à l’ancienne rébellion, et les combattants du groupe rebelle qui reste en dehors du processus de paix, a déclaré Human Rights Watch dans un document publié aujourd’hui.

Le rapport d’une quinzaine de pages « Souffrir en silence, les civils dans la guerre à Bujumbura rural », documente pour la période décembre 2003 – avril 2004 les crimes de guerre qu’a commis chacune des trois parties au conflit : les militaires de l’armée burundaise, associés aux anciens rebelles des Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD) de Pierre Nkurunziza, depuis que ceux-ci ont signé un accord de paix en novembre 2003 avec le gouvernement, ainsi que les Forces Nationales de Libération (FNL) de Agathon Rwasa, qui n’ont à ce jour pas rejoint les négociations.

« S’il est important de se réjouir des progrès qui ont été accomplis sur le chemin de la paix, il ne faut pas oublier que la guerre continue pour des milliers de personnes, juste à deux pas de la capitale », a dit Alison Des Forges, conseillère principale à la Division Afrique de Human Rights Watch.

Le 1er juin dernier, les Nations Unies ont pris le relais de l’Union Africaine dans la mise en place d’une force de maintien de la paix qui sera chargée de soutenir le processus qui doit mettre fin à dix ans de guerre civile. La nouvelle Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) a le mandat d’assurer la protection des civils en danger, si nécessaire en employant la force.

A quelques quinze kilomètres de la capitale, près de vingt cinq mille civils qui avaient fui les combats, ont trouvé refuge dans le centre de la commune de Kabezi, et certains sont là depuis plus de trois mois. Quelques autres vingt cinq mille civils subissent les mêmes conséquences, dans la commune enclavée de Mutambu. Ces déplacés qui n’ont plus accès à leurs maisons, leurs champs ou aux écoles pour leurs enfants, doivent dépendre de l’assistance humanitaire.

Depuis que la rédaction du rapport a été arrêtée, trois communes de Bujumbura rural, Mutambu, Kabezi et Muhuta, restent en conflit et les trois protagonistes ont continué leurs exactions : Le 2 mai, les FNL ont enlevé trois civils de Kabezi et en ont exécuté un, qu’ils soupçonnaient de collaborer avec l’armée. Le 29 mai à Kimina, l’armée gouvernementale a arrêté et délibérément tué au moins huit civils qui fuyaient, dont deux jeunes enfants. Le 3 juin, les FDD ont arrêté et détenu arbitrairement, dans des endroits inconnus, cinq civils de la colline Nyambuye, dont une vieille femme, pour les punir de soutenir les FNL.

« Ceux qui ne veulent voir que la paix ont contribué à bâtir le mur du silence qui entoure habitants de Bujumbura rural. » a dit Alison Des Forges. « Les parties au conflit et la mission de maintien de la paix des Nations Unies ont la responsabilité de raser ce mur et d’assurer la protection effective des civils. »

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