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La Mission d'Observation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) doit de toute urgence protéger les civils menacés par l'escalade de la violence dans la région d'Ituri au nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) déchirée par la guerre, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.

A la suite du retrait hier des troupes ougandaises de Bunia, la capitale de la province, les milices Hema ont renouvelé les combats contre les milices Lendu et Ngiti pour le contrôle de la ville. Des milliers de combattants armés d'armes à feu, de lances, de haches et de machettes se sont rués sur la ville alors que les civils pris de panique fuyaient ou cherchaient refuge dans un des sites où sont positionnées les troupes de la MONUC. Des témoignages font état de combats dans deux banlieues et près de l'aéroport. Les entretiens téléphoniques avec des personnes sur les lieux ont été interrompus suite à l'explosion des armes.

" Le Conseil de Sécurité a donné à la MONUC un mandat de 'protéger les civils sous l'imminente menace de violence physique', " a dit Alison Des Forges, conseillère à la Division Afrique de Human Rights Watch. " Cependant, pour y arriver, la mission doit disposer d'assez de troupes et d'équipement. "

Les Hema et les Lendu sont engagés, depuis 1999, dans un conflit armé qui a déjà fait des dizaines de milliers de victimes et quelque 500.000 personnes déplacées. Sur une scène pour le moins sujette aux changements, les deux groupes se sont alliés aux divers groupes rebelles congolais et aux suporters étrangers dont l'Ouganda et le Rwanda. Avec un programme d'une évidente purification ethnique, les gens d'un groupe se sont livrés au massacre de ceux de l'autre, cédant ainsi à une spirale d'attaques de représailles meurtrières.

Les Nations Unies, qui s'attendaient à une éventuelle reprise des combats avec le départ des Ougandais qui, de facto, ont exercé leur contrôle sur la région depuis 1999, ont récemment augmenté leurs troupes dans la région - passant de 8 à à peu-près 400. Les Ougandais ont quitté la région après une série de négociations de paix appelant à leur retrait. Une administration civile récemment mise en place par l'accord entre les diverses parties est supposée gouverner la région. Cependant, elle s'avère incapable de contrôler la situation qui se détériore. Selon les premiers rapports, quelques soldats de la MONUC étaient en train d'essayer de rétablir l'ordre en faisant des patrouilles et en érigeant des barrières, mais ils étaient de loin dépassés en nombre par les forces des milices.

Human Rights Watch a vivement conseillé au Conseil de Sécurité et au bureau des Nations Unies de maintien de la paix d'envoyer d'urgence des renforts à la MONUC en Ituri à partir d'autres localités de la RDC. Au 31 mars, il y avait 3.805 hommes de la MONUC en RDC. Il était attendu que la MONUC déploierait quelques autres 2.000 dans la région dans les prochains mois.

" Les gens en Ituri ne peuvent pas attendre des mois pour que les secours leur arrivent, " a précisé Des Forges. " Leurs regards sont tournés vers l'ONU et vers nous tous pour leur protection maintenant. "

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