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(New York, 11 septembre 2002) Dans une lettre adressée aujourd'hui au président du Soudan, Human Rights Watch exhorte le gouvernement soudanais à cesser ses efforts de répression à l'endroit de la presse.

Au cours de la dernière semaine, le Conseil National de la Presse (CNP), un organe du gouvernement, a confisqué des éditions entières de trois quotidiens du pays. Les forces de sécurité ont convoqué les rédacteurs en chef pour les interroger, exigeant de ceux-ci qu'ils interrompent la publication d'articles critiquant des décisions issues du gouvernement. Elles ont arrêté également le 3 septembre dernier Osman Mergani, journaliste du cahier arabophone Al-Ra'i Al-A'am, qui a été détenu et interrogé par la suite pendant deux jours pour avoir critiqué sur la chaîne de télévision internationale Al Jazeera le retrait du gouvernement des pourparlers de paix de Machakos.  
 
" Le gouvernement soudanais réprime les gens qui critiquent son retrait des négociations de paix ", affirme Jemera Rone, chercheuse sur le Soudan pour Human Rights Watch. " Cela représente une nette détérioration de la situation des droits humains au Soudan. "  
 
Le gouvernement soudanais avait annoncé le 1er septembre 2002 qu'il se retirait des entretiens, subventionnés par la communauté internationale, avec le Mouvement-Armée de libération des peuples du Soudan (SPLM-A) à Machakos, au Kenya.  
 
Le 4 septembre, c'était au tour du journal anglophone Khartoum Monitor et de la publication arabophone Al-Horiyah de tomber dans le collimateur du CNP, les rédacteurs visés se voyant interrogés et les publications confisquées. Les deux journaux avaient également émis des critiques suite au retrait du gouvernement des pourparlers avec le groupe rebelle SPLM-A. Le Monitor avait publié un article portant sur l'ethnie Dinka d'Abyei, qui faisait pression lors des négociations au Kenya pour que la ville d'Abyei soit incluse dans le Sud-Soudan - à l'encontre de la volonté du gouvernement de l'inclure dans la partie nord du pays.  
 
La répression qui frappe le Monitor survient juste après la décision, prise en juillet dernier, d'infliger une amende sévère au même journal pour des articles précédents peu populaires auprès des fonctionnaires gouvernementaux.  
 
Le 5 septembre, le CNP s'en est pris à une autre publication en langue arabe, Al Sahafa. Ce jour-là, les autorités soudanaises ont confisqué la totalité des parutions faisant suite à un article critique à l'égard de la position prise par le gouvernement à Machakos.

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