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Dégradation de la situation des droits humains au Libéria

HRW presse le Conseil de sécurité de l'ONU d'agir de façon décisive

(New York) - Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est réuni hier pour débattre de la situation dans la région de l'Union du Fleuve Mano, en Afrique de l'Ouest, Human Rights Watch a appelé ses membres à adopter une approche globale de la question pour mettre fin aux effusions de sang et à la répression au Libéria.

"Les sanctions décrétées par le Conseil de sécurité pour mettre un terme au trafic de diamants en Afrique de l'Ouest ont contribué au rétablissement de la paix en Sierra Leone", a déclaré Peter Takirambudde, directeur de la Division Afrique de Human Rights Watch. "Le Conseil de sécurité doit maintenant condamner les violations des droits humains commises par le gouvernement libérien et par les rebelles, prendre des mesures pour mettre fin au soutien que la Guinée apporte aux rebelles et s'assurer que le conflit au Libéria ne va pas déstabiliser la paix fragile en Sierra Leone".

Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité à condamner les abus commis par toutes les parties du conflit au Libéria à prendre des mesures pour mettre fin au rôle de la Guinée, qui apporte un soutien logistique aux rebelles ; à renforcer le mandat du Bureau des Nations Unies pour la consolidation de la paix au Libéria (BUNOL) et à en augmenter les effectifs et le financement afin de permettre le déploiement d'observateurs des droits humains pour enquêter sur les violations commises.; enfin, à demander au Secrétaire général de pourvoir le poste resté vacant de Représentant au Libéria, avec mandat de faire régulièrement rapport au Conseil et d'émettre des recommandations pour résoudre le conflit.

Dans une lettre de neuf pages au Conseil de sécurité, Human Rights Watch démontre comment, entre avril et juin 2002, les forces gouvernementales libériennes ont commis de nombreux crimes de guerre et autres graves abus contre des civils dans le nord-ouest du pays. Les combats ont fait rage dans le pays depuis le début d'une incursion rebelle à la mi-2000.

Des victimes récentes ont raconté à Human Rights Watch que des membres de l'armée gouvernementale et des milices pro-gouvernementales avaient exécuté de nombreux civils, tué par balles ou battu à mort des hommes de tous âges qui résistaient à l'enrôlement forcé, perpétré des viols à grande échelle de femmes et de jeunes filles parfois âgées de douze ans à peine, soumis des centaines de civils au travail forcé et restreint les déplacements de centaines de civils qui tentaient de fuire pour trouver refuge en Sierra Leone et Guinée voisines.

Par ailleurs, les forces de sécurité du Libéria ont de nouveau eu recours aux enfants soldats. Une fois de plus, les enfants sont recrutés pour servir dans les rangs de l'armée et dans ceux des milices pro-gouvernementales.

Confronté à la reprise de l'activité rebelle, le gouvernement de Charles Taylor est devenu de plus en plus intolérant avec toute opposition. Depuis l'imposition de l'état d'urgence en février 2002, le gouvernement a régulièrement emprisonné, harcelé et battu des individus qui avaient critiqué sa politique.

Human Rights Watch a également exprimé son inquiétude concernant le sort de cinq infirmières d'une organisation humanitaire libérienne, Merci, enlevées le 20 juin 2002 par les rebelles près du camp de Sinje. Les rebelles des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) ont reconnu qu'ils détenaient les infirmières dans leur fief de Voinjama, au nord. Par ailleurs, Human Rights Watch continue de recevoir des informations dignes de foi sur les enrôlements forcés de civils, dont des enfants, par le LURD.

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