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Le gouvernement éthiopien doit établir de toute urgence des restrictions claires sur le recours à une force mortelle contre des civils, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.

Le 24 mai, les forces de sécurité ont tué au moins quinze fermiers - et peut-être jusqu'à trente-huit - qui manifestaient contre un changement dans le statut administratif d'Awassa, la capitale du Southern Nations, Nationalities, and Peoples State.

Le Conseil éthiopien des droits humains (Ethiopian Human Rights Council, EHRC), un groupe indépendant de défense des droits humains a enquêté sur la tuerie d'Awassa et rapporté que la police avait tiré à l'aveuglette sur les manifestants. Des agents de sécurité ont utilisé des mitrailleuses montées sur des véhicules blindés pour tirer sur le groupe de fermiers non armés. EHRC a recueilli des informations sur la mort de vingt-cinq manifestants et a découvert que vingt-six autres avaient été blessés. Douze des personnes décédées étaient des enfants.

"Absolument rien ne peut excuser des tirs dirigés contre une foule composée de civils," a déclaré Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch. "Le gouvernement éthiopien doit prendre des mesures immédiates pour s'assurer que la police d'état et la police fédérale mettent un terme à de telles pratiques et traduisent en justice les individus responsables d'avoir tiré sur ces manifestants."

Le ministre fédéral éthiopien de l'information reconnaît dix-sept morts, y compris celles de deux policiers.

La tuerie d'Awassa arrive peu de temps après d'autres tirs de la police à Shambu, Ambo et dans d'autres villes de l'état d'Oromiya, ayant officiellement causé la mort de cinq étudiants. Oromiya est l'état d'Ethiopie le plus vaste et le plus peuplé. Un an plus tôt, la police a tué au moins quarante civils et blessé 400 autres quand elle s'est livrée à une violente répression contre des manifestations d'étudiants, à l'université de la capitale, Addis Ababa. Des forces de déploiement rapide des polices fédérale et régionale ont également tué deux personnes, lors d'un rassemblement à Siraro Woreda, dans l'état d'Oromiya, l'année dernière. Le gouvernement n'a pas réussi à traduire en justice les officiers de police responsables d'avoir tiré sur ces manifestants.

Dans une lettre adressée aux communautés diplomatique et humanitaire résidant en Ethiopie, le Oromiya State Council a affirmé qu'une absence de matériel non mortel de contrôle des foules était à l'origine des tueries de mars. Cependant, des bailleurs étrangers ont consacré des ressources importantes à l'amélioration des capacités des polices éthiopiennes, tant fédérale que régionale, au cours de la dernière décennie. Les normes internationales affirment clairement que le recours intentionnel, par des responsables de l'application des lois, à une force mortelle n'est autorisé que lorsque celui-ci est strictement nécessaire à la protection de vies humaines.

"La réticence du gouvernement à autoriser la liberté de rassemblement, en violation de la constitution du pays, a été l'une des causes qui a précipité les récents abus commis par la police," a déclaré Takirambudde. "L'Ethiopie devrait lever les restrictions sur les rassemblements pacifiques et empêcher la police d'interdire arbitrairement ou de disperser des manifestations non violentes de protestation.

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