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(New York) - Human Rights Watch a appelé la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies réunie aujourd'hui à Genève à augmenter le nombre d'observateurs qui suivent la guerre se déroulant actuellement en République Démocratique du Congo. La Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la situation des droits humains en République Démocratique du Congo doit faire son rapport à la Commission aujourd'hui.

"Tous les mots du monde n'apportent que peu d'aide aux victimes qui souffrent quotidiennement de cette guerre mortelle," a déclaré Alison Des Forges, conseillère pour la région des Grands Lacs à Human Rights Watch. "Mais davantage d'observateurs sur le terrain pourraient permettre d'éviter que soient commis certains des pires abus contre les civils. En recueillant des informations sur ces crimes, les observateurs extérieurs rendent la justice possible et peuvent même conduire meurtriers et violeurs à réfléchir à deux reprises avant de s'en prendre aux civils."

L'antenne de terrain du Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme a envoyé au Congo environ 20 personnes en charge des droits humains mais trop peu pour surveiller les abus partout sur ce vaste territoire. Une force de maintien de la paix des Nations Unies désignée sous le nom de MONUC a également des postes réservés aux observateurs des droits humains mais certains d'entre eux ne sont pas pourvus. De plus, les observateurs issus des deux systèmes ne parviennent pas à coordonner leurs actions efficacement.

Human Rights Watch a exhorté la Commission des Droits de l'Homme à allouer davantage de fonds aux observateurs et à encourager le Conseil de Sécurité à recruter et déployer des observateurs affectés à la MONUC aussi rapidement que possible, en particulier dans la région très agitée de l'est du Congo. Le Conseil de Sécurité devrait également envoyer des conseillers à la protection de l'enfance et des conseillers humanitaires ainsi que des observateurs des droits humains rattachés à la MONUC pour accompagner les observateurs militaires dans les zones de conflit.

Bien que le cessez-le-feu établi par l'Accord de Lusaka ait mis fin aux combats le long des lignes de front, des soldats des armées congolaise, rwandaise et ougandaise ainsi qu'un certain nombre de groupes armés continuent leurs opérations militaires dans l'est du Congo, à bonne distance des lignes de front. Des civils sont régulièrement pris pour cibles dans ces affrontements.

Au cours des derniers mois, dans les zones du nord-est du Congo sous contrôle de l'Ouganda, des milliers de civils sont morts et des dizaines de milliers d'autres ont été déplacés dans des affrontements entre les milices des groupes ethniques hema et lendu. Les combats entre le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (RCD-ML) et son rival, le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) ont aggravé la situation, tout comme les intrusions des soldats ougandais.

Dans la région du Sud Kivu dominée par les Rwandais, les Tutsi congolais connus sous le nom de Banyamulenge se battent actuellement contre l'armée rwandaise et son allié local, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Goma (RCD-Goma). Certains membres des groupes bambemde et bafulero auraient rejoint les Banyamulenge pour défier les Rwandais qu'ils considèrent comme une armée d'occupation ainsi que le RCD-Goma. Le 20 mars, les insurgés ont chassé les troupes du RCD-Goma de la région de Minembwe. Des sources locales rapportent que des renforts rwandais se sont déplacés vers la zone, peut-être pour aider le RCD-Goma à reprendre la région.

"Dénoncer ces erreurs ne suffit pas," a déclaré Des Forges. "Les Nations Unies doivent trouver les ressources et la volonté politiques pour affecter des observateurs là bas afin que les responsables d'abus soient connus et puissent être poursuivis pour leurs crimes."

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