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Yémen : Décès dans des prisons houthies, procès inéquitables

Au moins 12 hommes ont été récemment accusés de crimes en étant privés du droit à une procédure régulière

Arrivée du véhicule transportant l'Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, pour une réunion avec des responsables locaux à Taïz, au Yémen, le 12 février 2024.  © 2024 Ahmad Al-Basha/AFP via Getty Images

(Beyrouth) – Depuis la mi-octobre, les autorités houthies du Yémen ont soumis au Parquet pénal spécialisé les dossiers d’au moins 12 individus, dont d’anciens employés de l’ambassade des États-Unis et des Nations Unies, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui ; les Houthis les ont accusés de crimes dont certains sont passibles de la peine de mort, tout en les privant de leur droit à une procédure régulière. Depuis le 31 mai, les autorités houthies ont arrêté arbitrairement et fait disparaître de force des dizaines de membres du personnel des Nations Unies et de la société civile ; des sources bien informées ont indiqué à Human Rights Watch que le nombre de personnes détenues n’a cessé d’augmenter.

Depuis le 10 juin, les autorités houthies ont diffusé sur les réseaux sociaux plusieurs publications et vidéos dans lesquelles on voit 10 hommes yéménites, dont certains font partie du groupe de 12 hommes susmentionnés, avouer avoir espionné pour les États-Unis et Israël. Il existe toutefois un risque élevé que ces aveux aient été obtenus sous la contrainte. Human Rights Watch a précédemment documenté le recours à la torture par les Houthis pour extorquer des aveux, et trois personnes dont les cas étaient bien connus sont mortes en détention au cours de l’année écoulée. La publication de telles vidéos d’« aveux » porte atteinte au droit à un procès équitable, et manque de crédibilité.

« Les Houthis ont régulièrement fait preuve d’un mépris pour les procédures régulières et les protections fondamentales des accusés depuis leur prise de contrôle de Sanaa, la capitale du Yémen, et ce mépris n’a fait que s’accentuer au cours des derniers mois », a déclaré Niku Jafarnia, chercheuse sur le Yémen et Bahreïn à Human Rights Watch. « Les récents décès dans les centres de détention des Houthis devraient alarmer la communauté internationale, et inciter à agir immédiatement afin que les centaines d’autres personnes détenues arbitrairement par les Houthis ne connaissent pas le même sort. »

Human Rights Watch a mené des entretiens avec trois personnes, dont deux fonctionnaires de l’ONU, qui sont au courant de ces affaires pénales. Parmi les 12 personnes faisant l’objet d’une enquête du Parquet pénal spécialisé des Houthis figurent d’anciens employés de l’ambassade des États-Unis au Yémen et des membres du personnel de l’ONU arrêtés entre 2021 et 2023. Plusieurs d’entre eux ont été détenus au secret depuis leur arrestation, sans accès à leur famille, ce qui constitue une forme de disparition forcée.

Suite du communiqué en ligne en anglais.

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