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Nigeria : L'impunité et l'insécurité menacent les élections

Les autorités devraient s’assurer que justice soit rendue pour les violences électorales, et traiter les problèmes de sécurité

Deux femmes nigérianes déposaient leurs bulletins de vote dans des boites prévues à cet effet lors des élections présidentielle et législatives le 23 février 2019 à Daura, dans l'État de Katsina situé dans le nord-ouest du Nigeria. © 2019 Pius Utomi Expei/AFP via Getty Images

(Abuja, le 6 février 2023) – L'incapacité des autorités nigérianes à faire rendre des comptes pour les abus liés aux élections passées, ainsi que l'insécurité généralisée dans tout le pays, menacent le bon déroulement des prochaines élections générales de 2023, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Le 25 février, les Nigérians éliront un nouveau président qui succèdera à l’actuel président Muhammadu Buhari suite à l’échéance de son deuxième mandat consécutif de 4 ans, le maximum autorisé par la loi. Les Nigérians éliront aussi des membres de l'Assemblée nationale fédérale le même jour, avant d’élire des gouverneurs et législateurs des États le 11 mars.

« Un épais voile de violence jette de l’ombre sur les élections de 2023, et porte atteinte au droit fondamental de vote des Nigérians », a déclaré Anietie Ewang, chercheuse sur le Nigeria à Human Rights Watch. « Les autorités devraient rapidement rétablir la confiance des citoyens dans leur capacité à exiger des comptes des personnes responsables de violences électorales, et à assurer la sûreté et la sécurité de tous les Nigérians. »

Les élections se dérouleront dans un contexte d'impunité pour les abus commis par les forces de sécurité et d'autres acteurs lors des précédentes élections générales de 2019. Il y a également eu des menaces à la sécurité de la part de plusieurs groupes à travers le pays, y compris des gangs violents dans le nord-ouest, et des groupes dans le sud-est du Nigeria qui tentent de saper les élections.

Les élections au Nigeria ont toujours été marquées par la violence et d'autres abus. L'élection du président Buhari en 2015, la première transition du pouvoir à un parti d'opposition depuis la transition démocratique du pays en 1999, a été en grande partie pacifique. Mais l'élection de 2019 a été entachée par des commises par les forces de sécurité et l'armée, ainsi que par des casseurs agissant au nom de certains politiciens.

Les recherches de Human Rights Watch sur les élections de 2019 dans les États de Rivers dans le sud et de Kano dans le nord, qui ont tous deux une longue histoire d'élections violentes, ont révélé que les tensions préélectorales, notamment les affrontements entre partisans des principaux partis politiques et la rivalité entre les politiciens clés culminé par de graves violences lors des élections. Des militaires ont tiré sans discernement sur des civils dans l'État de Rivers, tuant plusieurs d’entre eux, tandis que des casseurs appartenant à des factions politiques et des membres de forces de sécurité attaquaient des responsables électoraux, des électeurs, des journalistes et d'autres observateurs dans les deux États.

En vertu du droit international des droits humains, les responsables fédéraux et locaux sont tenus de prendre toutes les mesures raisonnables pour créer et maintenir un environnement dans lequel les responsables électoraux, les journalistes et la société civile peuvent opérer à l'abri de la violence et de l'intimidation. Les élections démocratiques exigent la protection de la liberté d'expression et de l'accès à l'information. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression a publié des directives détaillées sur la manière de garantir la liberté d'opinion, d'expression et d'accès à l'information dans le cadre d’élections.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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