(New York, le 21 juillet 2017) - Les autorités chinoises devraient immédiatement et sans condition remettre en liberté Liu Xia, la veuve de Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix récemment décédé, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le gouvernement devrait également cesser de harceler ou détenir des personnes souhaitant commémorer le décès de Liu Xiaobo.
Depuis la cérémonie funéraire tenue le 15 juillet 2017, deux jours après le décès de Liu Xiaobo qui souffrait d’un cancer du foie, les autorités ont refusé de divulguer des information au sujet de Liu Xia, suscitant la crainte qu’elle ait été soumise à une disparition forcée.
« Cela fait des années que Liu Xia est une prisonnière de l'État simplement en raison de son mariage à un homme incarnant des idéaux intolérables pour le gouvernement chinois », a déclaré Sophie Richardson, directrice de recherches sur la Chine au sein de Human Rights Watch. « Sa disparition forcée depuis la dispersion des cendres de Liu Xiaobo suscite une forte inquiétude quant à son bien-être et sa sécurité. »
Liu Xia a été aperçue pour la dernière fois dans une photo officielle prise le 15 juillet, lors de l’immersion d’une urne contenant les cendres de Liu Xiaobo dans l'océan Pacifique, au large de Dalian, une ville côtière du nord-est de la Chine. Depuis lors, ses proches et ses amis n'ont pas pu la joindre à son lieu de résidence, à Pékin. Selon les informations diffusées par les médias internationaux et de Hong Kong, les autorités chinoises auraient emmené de force Liu Xia, le 19 juillet, dans la province de Yunnan dans le sud-ouest du pays, sous guise de « vacances » selon le terme officiel.
Liu Xia, âgée de 56 ans, est une poétesse, artiste et photographe qui réside à Pékin, et dont les photos ont été exposées en France, en Italie, aux États-Unis et dans d'autres pays. Liu Xia a rencontré Liu Xiaobo dans les milieux littéraires de Pékin et l'a épousé en 1996, alors qu’il était détenu dans un camp de « rééducation par le travail ».
Depuis décembre 2008, lorsque Liu Xiaobo a commencé à purger sa peine de onze de prison pour « subversion du pouvoir de l’État », Liu Xia a été arbitrairement assignée à résidence et privée de presque tous contacts avec d’autres personnes, à l’exception de quelques proches et amis.
Par ailleurs, les autorités chinoises ont censuré les messages en hommage à Liu Xiaobo sur Internet, et ont détenu ou harcelé des personnes qui tentaient de commémorer son décès, a dénoncé Human Rights Watch.
Communiqué intégral en anglais :
https://www.hrw.org/news/2017/07/21/china-widow-nobel-laureate-feared-disappeared
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