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Égypte : Arrestation illégale d’un journaliste

Ismaïl Alexandrani risque des poursuites pour atteinte présumée à la sécurité nationale

Mise à jour 02.12.15 : Le 1er décembre, le Parquet de la Sécurité d’État a ordonné le placement en détention provisoire d’Alexandrini pendant 15 jours, dans l’attente d’une enquête portant – selon des avocats proches du dossier – sur trois chefs d'accusation : appartenance à une organisation interdite (les Frères musulmans), propagation des idées de celle-ci, et diffusion de fausses informations. Human Rights Watch a appelé à l’abandon de ces poursuites qui semblent être entièrement basées sur le travail légitime exercé par Alexandrini en tant que journaliste et chercheur, et a réitéré son appel à sa libération.

(New York, le 1er décembre 2015) - Les autorités égyptiennes devraient libérer le journaliste Ismaïl Alexandrani, auteur d’articles sur les mouvements islamistes et les événements dans la péninsule du Sinaï, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Alexandrani a été arrêté le 29 novembre.

Selon des avocats engagés par sa famille et par des organisations égyptiennes de défense des droits humains, Ismaïl Alexandrini (dont le nom est parfois épelé « Ismail al-Iskandrani ») a subi un long interrogatoire au Parquet du l’agence de Sécurité d’État au Caire, le 1er décembre.

Le journaliste égyptien Ismaïl Alexandrani. © Privé

« L'arrestation d’Ismaïl Alexandrani est profondément troublante et s’inscrit dans l’actuelle tendance des services de sécurité égyptiens à arrêter les personnes dont les écrits divergent des positions officielles », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

 
Selon la famille d'Alexandrani, son arrestation semble être liée à sa récente participation à une conférence à Berlin. Selon des informations que Human Rights Watch n’a pas été en mesure de confirmer, Alexandrini risque d’être accusé de « diffusion de fausses informations » suite à des propos qu’il aurait tenus sur des expulsions forcées et d’autres actions menées de manière arbitraire contre des civils par les forces de sécurité égyptiennes dans la péninsule du Sinaï.

 
Alexandrani a contribué des articles à diverses revues universitaires dont celle de l'Université de Leyde aux Pays-Bas, ainsi qu’à plusieurs journaux étrangers dont le journal libanais Al-Safir et Le Monde diplomatique.

 

L'arrestation d’Alexandrani est survenue trois semaines après le placement en détention pendant deux jours, par les services de renseignement militaire égyptiens, du journaliste d'investigation et militant des droits humains Hossam Bahgat.


Or, l'article 6 de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, à laquelle l'Égypte est un État partie, interdit la détention arbitraire. Les articles 9 et 12 ajoutent respectivement que toute personne a « le droit d'exprimer et de diffuser ses opinions », et « le droit de quitter tout pays y compris le sien, et de revenir dans son pays ».

 

Communiqué intégral en anglais :

https://www.hrw.org/news/2015/12/01/egypt-journalist-unlawfully-arrested

 

À lire également :

Bref profil d’Ismaïl Alexandrani sur Orientxxi.info

LeMonde.fr 02.12.15

Liberation.fr 02.12.15

Sen360.com 02.12.15

 

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