« Le milliard de personnes handicapées qui vivent actuellement dans le monde sont globalement invisibles quand il s'agit de prévention, d'éducation, de traitement et d'accompagnement par rapport au VIH », a affirmé Shantha Rau Barriga,responsable du plaidoyer sur les droits des personnes handicapées et chercheuse chez Human Rights Watch. « Pour garantir l'efficacité des programmes, les personnes handicapées doivent être prises en compte, dès la conception des services liés au VIH et jusqu'à la phase d'évaluation. »
Les personnes handicapées sont confrontées à toutes sortes de freins qui limitent leur accès à la prévention et au traitement du VIH. Elles se voient souvent exclues de l'éducation sexuelle et des services de santé sexuelle, parce qu'on suppose à tort qu'elles n'ont pas d'activité sexuelle. Les informations sont rarement disponibles dans des formats facilement compréhensibles ou utilisables par les personnes atteintes de handicaps mentaux ou intellectuels, ou encore de déficiences auditives ou visuelles.
« Les gens regardent les personnes handicapées et se disent : “Ils ne font pas l'amour” », a déclaré John Meletse, un défenseur des personnes handicapées sud africain qui est lui-même sourd, gay, et porteur du VIH. « Mais peu importe qu'on soit gay, hétéro, ou bisexuel... nous pouvons être contaminés par le VIH », a ajouté John Meletse dans une nouvelle vidéomise en ligne aujourd'hui par Human Rights Watch.
Les bailleurs, les décideurs politiques et les prestataires de service devraient garantir que les services de lutte contre le VIH – y compris les centres de test, les services de soin, les cours et les formations – soient pleinement accessibles aux personnes souffrant de diverses formes de handicaps, a affirmé Human Rights Watch. Cela implique notamment de s'assurer que ces services soient physiquement accessibles, et de proposer une traduction en langue des signes, des supports d'information facile à comprendre, et des ressources en Braille. Les prestataires de services devraient former leurs équipes aux problématiques liées au handicap, et les décideurs devraient inclure les populations handicapées dans leur réflexion sur les questions liées au VIH.
« Les nouvelles avancées scientifiques offrent l'espoir de connaître un monde sans le sida, mais si l'on ne donne pas accès à la prévention et au traitement du VIH au milliard de personnes handicapées de la planète, nous ne parviendrons pas à réaliser cet objectif, » a déclaré Shantha Rau Barriga.
Human Rights Watch mettra en exergue les liens entre VIH et droits des personnes handicapées lors de la Conférence Internationale sur le Sida. MediSsengooba, chercheur titulaire d'une bourse Finberg chez HumanRightsWatch,animera un atelier sur le développement de politiques et de programmes de lutte contre le VIH prenant en compte le handicap, le 23 juillet à 14h30, et Rebecca Schleifer,directrice du plaidoyer, participera à une table-ronde sur le VIH, le handicap, et la Convention relative aux droits des personnes handicapées (Convention on the Rights of Persons with Disabilities, CRPD) le 26 juillet à 14h30.