(New York, le 15 mars 2012) – Les informations fournies par plusieurs témoins font état de destructions importantes et d’un grand nombre de morts et de blessés parmi la population civile à l’issue du bombardement de la ville syrienne d'Idlib, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. À l’occasion du premier anniversaire du déclenchement du soulèvement populaire en Syrie, Human Rights Watch a exhorté la Russie et la Chine à approuver une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui appellerait la Syrie à mettre fin aux attaques aveugles contre des villes et à autoriser les travailleurs humanitaires, les journalistes et les observateurs des droits humains à accéder aux zones touchées.
Idlib est le dernier fief de l’opposition à subir des attaques par les forces de sécurité syriennes qui tentent de mettre en déroute l'opposition armée. Des militants syriens ont établi une liste de 114 civils tués depuis le début de l’offensive des forces syriennes, qui a commencé le 10 mars. Cinq témoins, dont trois correspondants étrangers, ont indiqué à Human Rights Watch que les forces gouvernementales ont utilisé des mitrailleuses de gros calibre, des chars et des mortiers, et ont tiré sans discernement sur des bâtiments ainsi que sur des passants. Peu après leur entrée dans Idlib, les forces gouvernementales ont mené des perquisitions de maison en maison et arrêté de nombreuses personnes ; elles ont pillé des bâtiments et incendié des maison, selon ces témoins.
« Ville après ville, village après village, les forces de sécurité syriennes ont recours à des méthodes de terre brûlée tandis que toute initiative du Conseil de sécurité est entravée par la Russie et par la Chine », a observé Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Au bout d’un an, le Conseil de sécurité devrait enfin faire front commun et signifier clairement au président Assad que ces attaques doivent cesser. »
Les attaques perpétrées à Idlib ont débuté après plusieurs mois au cours desquels ont été commises des atrocités qualifiées de « crimes contre l'humanité » tant par la Commission d’enquête des Nations Unies que par le Haut-Commissariat pour les droits de l'homme de l’ONU.
L’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, interviendra le 16 mars devant le Conseil de sécurité pour l’informer des résultats de sa récente mission en Syrie. Human Rights Watch a exhorté la Russie et la Chine à soutenir une résolution du Conseil de sécurité qui soutiendrait pleinement les démarches de Kofi Annan et exigerait que le gouvernement syrien mette fin au bombardement aveugle de villes et permette aux travailleurs humanitaires, aux journalistes et aux observateurs des droits humains d’accéder aux zones touchées. Cette résolution devrait en outre prévoir des sanctions ciblées contre les responsables syriens impliqués dans les abus, décréter un embargo sur la livraison d'armes au gouvernement syrien, et aboutir à la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) sur la situation en Syrie.
Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.