(Moscou, le 10 décembre 2011) - Le 9 décembre, les autorités moscovites ont donné leur accord pour la tenue d’une manifestation de milliers de personnes le 10 décembre sur la place Bolotnaïa (« place des Marécages »), située face au Kremlin, de l’autre c ôté de la rivière Moskova. Ils ont également convenu de fournir un « corridor » pour les manifestants souhaitant se rassembler près de la Place Rouge qui jouxte le Kremlin, afin qu'ils puissent traverser le pont et rejoindre la manifestation principale.
Deux chercheuses de Human Rights Watch ont surveillé la manifestation qui s’est tenue à Moscou le 10 décembre, tout au long de sa durée, entre 14 et 18 heures.
Le centre ville était rempli de policiers et de militaires ainsi que des véhicules blindés. Plus de 2 000 manifestants ont défilé calmement dans le cœur de Moscou, près de la Place Rouge, et sur le pont de l'autre côté de la rivière. Ils ont agité des drapeaux et scandé des slogans sans que la police n’intervienne.
Selon des estimations prudentes, environ 50.000 personnes se sont rassemblées sur la place Bolotnaïa. Plus de 5 000 personnes se sont réunies lors d’un autre rassemblement observé par Human Rights Watch à Saint-Pétersbourg, et au cours duquel Human Rights Watch n’a constaté aucun acte de violence, ni par les manif par la police ou les manifestants.
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Précédents communiqués :
(Moscou, le 7 décembre 2011) - Alors que les manifestations à Moscou prennent de l’ampleur, les autorités continuent de faillir à leurs obligations relatives aux droits humains. Face à ces manifestations, les autorités ont notamment violé les droit à la liberté de réunion et d'expression, le droit à la sécurité ainsi que les droits relatifs aux procédures juridiques régulières.
Dans la nuit du 6 décembre, après une manifestation non autorisée sur la place Triumfalnaya, près de 600 personnes, selon les chiffres officiels, ont été interpelés par la police et emmené à plusieurs commissariats de police dans divers quartiers de Moscou. Selon des témoins interrogés par Human Rights Watch, la police a recouru à la force – y compris des coups de pieds et des passages à tabac avec des bâtons - pour disperser les manifestants. Quatre personnes qui ont été détenues ont affirmé avoir dû passer la nuit dans des postes de police surpeuplés, debout, sans eau ni nourriture, et sans être autorisés à voir leurs avocats.
Les audiences du tribunal administratif pour les personnes détenues le 5 décembre continuer. Selon les médias, les procès se déroulent derrière des portes closes, et les accusés n'ont pas de représentation juridique. Les audiences ne durent que quelques minutes. Avocats, parents et journalistes n'ont pas été autorisés à pénétrer dans les salles d'audience.
Par ailleurs, plus de dix personnes arrêtées le 5 décembre ont été sommairement condamnées à entre 10 à 15 jours de détention administrative pour avoir désobéi aux ordres de la police. Selon les médias, ces procès administratifs se sont déroulés à huis clos et n’ont duré que quelques minutes, Ni les avocats des accusés, ni les membres de leurs familles, ni les journalistes n'ont été autorisés à assister à ces procès administratifs. Aucun acquittement n’a été prononcé.
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(Moscou, le 6 décembre 2011) - Les autorités russes doivent respecter le droit à la liberté de réunion et libérer rapidement toute personne arrêtée simplement pour avoir participé sans violence à l’une des manifestations pacifiques qui se sont déroulées le 5 décembre, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.
La police anti-émeute russe a arrêté plus de 300 manifestants ayant participé à Moscou à un grand rassemblement pour protester contre la fraude présumée lors des élections parlementaires. La plupart d’entre eux sont toujours en garde à vue ; trois personnes ont déjà été condamnés à 15 jours de détention administrative.
« Les manifestants ont le droit d'exprimer leurs préoccupations au sujet de la façon dont les élections se sont déroulées », a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « L’arrestation de manifestants pacifiques, suivie dans certains cas par des condamnations à des peines de prison, ne fait pas honneur au gouvernement russe, et est inacceptable dans une société démocratique. »
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