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(Bruxelles)- L’annonce par le gouvernement du Sénégal de la création d’une commission pour préparer le procès de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré est une étape importante dans la lutte pour la justice, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

Dans un communiqué délivré aujourd’hui, le Ministre Porte Parole El Hadji Amadou Sall déclare que le Sénégal va réviser sa loi pour permettre le jugement de Hissène Habré et annonce la création d’une commission gouvernementale sous la présidence du Garde des Sceaux pour superviser les reformes législatives, la prise de contacts avec les autorités tchadiennes, la création d’un programme pour la protection des témoins et l’organisation d’une levée de fonds pour permettre l’instruction et la mise en œuvre du procès.

« Apres quatre mois de silence, voilà un signal concret et encourageant du Sénégal pour faire prévaloir la justice » a déclaré Reed Brody de Human Rights Watch, conseiller juridique des victimes.

En outre, le gouvernement sénégalais a lancé un appel à la communauté internationale pour solliciter un soutien financier, appel relayé par Human Rights Watch.

« Les défis qui se présentent au Sénégal sont considérables, notamment en ce qui concerne la charge financière du procès. Il s’agit d’instruire une enquête qui porte sur des crimes commis à grande échelle il y a plus quinze ans », a déclaré Brody. « Si le Sénégal fait un geste qui atteste de sa volonté à ce que justice soit rendue, la communauté internationale ne peut pas rester silencieuse et doit se manifester pour proposer son aide. »

Le 2 juillet 2006, à la demande de l’Union africaine, le Président Abdoulaye Wade s’est engagé à instruire le procès de M. Habré qui vit en exil au Sénégal depuis 1990.

Voici une copie du communiqué du gouvernement sénégalais dans son intégralité. (Nous précisons que la date du 4 juillet est incorrecte, la décision de l’Union africaine a été prise le 2 juillet)

Retour sur l’affaire Habré

Hissène Habré a été inculpé au Sénégal en 2000 pour complicité de crimes contre l'humanité, actes de torture et de barbarie, avant que la justice sénégalaise ne se déclare incompétente pour le juger.

Ses victimes se sont alors tournées vers la Belgique. A l'issue de quatre années d'enquête, un juge belge a délivré un mandat d'arrêt international à l'encontre de Hissène Habré l'accusant de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et d'actes de torture perpétrés durant les huit années de sa présidence de 1982 à 1990. Conformément à la demande d'extradition formulée par la Belgique, les autorités sénégalaises ont arrêté Habré en Novembre 2005. Lorsque la justice sénégalaise s'est déclarée une nouvelle fois incompétente, cette fois ci, pour statuer sur l'extradition de Mr. Habré vers la Belgique, les autorités sénégalaises ont annoncé la consultation de l'Union africaine sur la " juridiction compétente " pour juger Hissène Habré. Le 2 juillet 2006, l'Union africaine, s'appuyant sur les recommandations du Comité d'Eminents Juristes Africains qu'elle avait désigné en janvier dernier, a demandé au Sénégal de juger Hissène Habré " au nom de l'Afrique ", ce que le Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a accepté.

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