Les Nations Unies devraient ouvrir immédiatement une enquête internationale sur les victimes civiles au Liban et dans le nord d’Israël, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Dans une lettre adressée ce jour au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Secrétaire Général Kofi Annan a conclu que les conséquences du conflit sur les civils au Liban et en Israël exigeaient une enquête complète.
« Kofi Annan reconnaît à juste titre la nécessité d’étudier l’impact de ce conflit sur les civils, mais cette enquête ne va pas commencer d’elle-même, » a déclaré Kenneth Roth, directeur général de Human Rights Watch. « Les Nations Unies devraient sans attendre envoyer des experts pour examiner le terrible coût en vies humaines civiles au Liban et dans le nord d’Israël. »
Dans plusieurs rapports publiés au cours des quatre dernières semaines, Human Rights Watch a décrit l’usage indiscriminé de la force contre les civils, tant par les Forces de défense israéliennes que par le Hezbollah. Les chercheurs de Human Rights Watch, qui ont enquêté sur plus de vingt cas d’attaques ayant fait plus de 150 victimes civiles au Liban, ont décrit l’absence systématique de distinction par les forces israéliennes entre combattants et civils, ce qui peut constituer des crimes de guerre. Human Rights Watch a également accusé le Hezbollah de commettre des crimes de guerre en tuant délibérément et de façon indiscriminée des civils, en lançant des tirs de roquettes qui ne peuvent pas être dirigés sur des cibles militaires dans des zones peuplées, tuant plus de 30 civils dans le nord d’Israël.
Le 30 juillet, le Conseil de Sécurité a demandé au secrétaire général de faire un rapport sur les circonstances de l’attaque faite ce jour-là par les forces israéliennes contre le village de Cana. S’appuyant sur les informations qu’il a recueillies, le Secrétaire Général a conclu que les victimes de Cana devraient être considérées dans le contexte plus large d’un dessin possible de violations du droit international, y compris le droit international humanitaire et des droits humains, commises par les deux parties au cours de ce conflit.
« Ça ne sert à rien de considérer un incident ou un côté isolément, » a dit Roth. « Une enquête complète et équitable inciterait les deux parties à faire davantage pour protéger les civils.»
Human Rights Watch a appelé le Secrétaire général Annan à nommer une Commission d’enquête internationale (CEI) pour examiner les possibles violations du droit international humanitaire, y compris d’éventuels crimes de guerre, au Liban et en Israël, et à faire des recommandations en vue d’exiger des comptes aux auteurs de ces violations. La CEI devrait être dirigée par un expert impartial et largement reconnu, ayant une expérience directe des enquêtes sur la conformité en temps de guerre aux lois de la guerre. Elle devrait bénéficier de fonds suffisants et réunir une expertise en médecine légale, en balistique et en matériel de guerre, ainsi qu’en droit humanitaire international.